L'ancien maire de Dijon François Rebsamen a été nommé ministre chargé de l'Aménagement du territoire et de la décentralisation par François Bayrou ce lundi 23 décembre. Retour en date sur le parcours de cette figure historique de la gauche bourguignonne.
C’est désormais officiel. Ce lundi 23 décembre, le Premier ministre François Bayrou (MoDem) a décidé de nommer François Rebsamen ministre chargé de l'Aménagement du territoire et de la décentralisation. L’ancien maire de Dijon et actuel président du conseil métropolitain de la Cité des Ducs va désormais quitter son poste pour entrer au gouvernement.
C’est d’ailleurs la deuxième fois en dix ans que cette figure de la gauche bourguignonne est appelée à gouverner. Nous vous proposons donc de revenir, en quelques dates, sur son parcours :
18 mars 2001 : Première élection à la mairie de Dijon
François Rebsamen a commencé sa carrière à l’endroit où il a toujours vécu : Dijon. En 1983, il tente une première fois de se faire élire à la tête de la ville, mais il bute sur la liste menée par le maire sortant, Robert Poujade. Six ans plus tard, l’homme de 38 ans prend la tête du groupe socialiste au conseil municipal de Dijon. Il tente, une nouvelle fois, de se faire élire, mais perd de nouveau face au RPR.
Ce n’est qu’au bout de la quatrième tentative, et après la retraite de Robert Poujade, que Dijon basculera à gauche. François Rebsamen et sa liste de la gauche plurielle obtiennent 52 % des voix, juste devant la droite menée par Jean-François Bazin. Le 9 mars 2008, l’ancien maire de Dijon rempile pour un deuxième mandat en remportant l’élection municipale dès le premier tour.
21 septembre 2008 : il devient sénateur de Côte-d'Or
Le 21 septembre 2008, le maire de Dijon devient sénateur de la Côte-d'Or, le premier sous l’étiquette socialiste depuis 1948. Trois ans plus tard, il est nommé à la tête du groupe socialiste de cette assemblée. Il s’est notamment opposé à la loi sur le non-cumul des mandats.
2012 : Tram et début de la piétonnisation : les modes de transport évoluent
Le 1er septembre 2012, il inaugure son plus gros projet depuis qu’il est maire de Dijon : le tramway. Quatre ans d’études et de travaux permettent à Dijon, Chenôve et Quetigny de retrouver ce mode de transport, 60 ans après sa disparition dans la Cité des Ducs. Dans le même temps, les principales artères du centre-ville dijonnais sont transformées pour accueillir cette mobilité douce.
La rue de la Liberté et les places de la République et de la Libération deviennent entièrement piétonnes. Dans les années qui suivent, les travaux dans le centre-ville se poursuivent. Dernier chantier en date : la place Bossuet, où des bancs et des arbres ont été installés en lieu et place des stationnements pour voitures.
2 avril 2014 : Il est nommé au ministère du Travail
Sous la présidence de François Hollande, Manuel Valls nomme François Rebsamen ministre du Travail. Le maire de Dijon quitte donc ses fonctions. Il est notamment chargé de réduire le taux de chômage, qui se situe autour de 10 % lors de son passage au gouvernement. À la mi-2015, il porte un projet de loi sur le dialogue social.
Ce texte prévoit notamment une représentation des salariés dans les très petites entreprises (TPE) ainsi que la fusion du RSA et de la prime pour l’emploi.
10 août 2015 : Retour à la mairie de Dijon
Un fait divers tragique vient bouleverser ses plans. Le 27 juillet 2015, Alain Millot, premier adjoint qui avait pris les rênes de Dijon durant l’absence de François Rebsamen, décède des suites d’un cancer. Le Bourguignon décide alors de quitter le gouvernement et de revenir à la Cité des Ducs pour reprendre son rôle.
Un an plus tard, il refuse d’ailleurs le poste de ministre de l’Intérieur, expliquant qu’il souhaite se concentrer sur Dijon.
10 avril 2018 : Annonce de son cancer, il se met en retrait pour quatre mois
Le 10 avril 2018, la mairie de Dijon publie un communiqué annonçant que François Rebsamen est atteint d’un cancer et qu’il ne pourra plus assurer son rôle d’élu. Il délègue alors ses fonctions à Nathalie Koenders pour la ville et à Pierre Pribetich pour la métropole.
« Chacun le sait, j’ai toujours refusé d’exposer ma vie privée. Je le fais aujourd’hui par souci de transparence et par devoir de vérité. À compter de ce jour, je ne m’exprimerai plus sur ma santé. Je demande à tous de respecter ce silence. Ce sera la meilleure façon de m’accompagner dans ma guérison », avait-il déclaré.
Quatre mois plus tard, il fait son retour dans la vie politique dijonnaise, assurant qu’il est en état de reprendre ses activités.
5 mars 2022 : Rebsamen apporte son soutien à Emmanuel Macron
Le 5 mars 2022, en pleine campagne présidentielle, François Rebsamen annonce, dans un communiqué, qu’il votera pour Emmanuel Macron lors de l’élection à venir. « C’est un choix d’évidence. Aucun autre candidat ne semble aujourd’hui plus compétent », déclarait-il à l’AFP. Il estimait que le président de la République avait « l’envergure et la crédibilité d’un chef d’État ».
Son ralliement au camp d’Emmanuel Macron ne faisait guère de doute. En juillet 2022, il faisait déjà partie des 350 maires à avoir salué le courage d’Emmanuel Macron dans une tribune. En revanche, cette figure bourguignonne s’était toujours opposée à de nombreuses politiques soutenues par le chef de l’État, comme la suppression de l’ISF ou les réformes de l’assurance-chômage.
6 mai 2022 : la Cité de la Gastronomie voit le jour
C’est un projet de longue haleine, lancé en 2013, avec deux ans de travaux, qui s’achève en mai 2022. À cette date, Dijon inaugure la Cité de la Gastronomie et du Vin, un vaste espace dédié à la culture culinaire et un nouveau pôle attractif pour la ville. Le coût total du projet est estimé à 250 millions d’euros.
18 novembre 2024 : Rebsamen quitte ses fonctions en tant que maire de Dijon
Le 18 novembre, le maire de Dijon annonce qu’après 20 ans à la tête de la mairie, il a décidé de passer la main à sa première adjointe, Nathalie Koenders. « Quand je regarde l’action accomplie, je considère que le temps est venu pour moi de transmettre », indique-t-il dans un communiqué envoyé vers 17h30. Il affirme que son choix fera « respirer la démocratie » et « permettra à de nouveaux talents de s’exprimer ».
Il avait déjà annoncé, en février 2023, qu’il ne se représenterait pas pour un troisième mandat à la tête de la mairie dijonnaise. En revanche, François Rebsamen reste président de Dijon Métropole.