Le gouvernement a donné rendez-vous aux acteurs de la montagne le 20 janvier pour trancher sur l'ouverture, ou non, des remontées mécaniques pour les vacances d'hiver. Pessimistes ou dans l'incertitude, tous confirment que l'avenir de la saison de ski va se jouer mercredi.
La montagne s'apprête à dégainer ses derniers arguments dans l'espoir de sauver la saison de ski. Fermées depuis le début de l'hiver, les remontées mécaniques pourraient rouvrir début février sur décision du gouvernement. Et si l'épidémie de Covid-19 le permet. Rien n'est moins sûr, d'après le président de l'Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM) Jean-Luc Boch.
L'élu dit avoir "peu d'espoir" avant la clause de revoyure fixée par le Premier ministre au 20 janvier. "Le sanitaire est mis en avant au-dessus de tout. On est devenus fous dans ce pays", s'emporte le maire de La Plagne Tarentaise. "A ce rythme, ils vont rester dans les livres d'histoire pour avoir coulé la montagne française."
Nouvelle visio avec @JBLemoyne ajd. Le principe de précaution reste la priorité et va tuer la montagne française si on continue sur cette voie. En attendant, les difficultés et le stress persistent pour tous les acteurs. Évitons une #saisonnoire CC @JeanCASTEX @AlexMaulin @anmsm pic.twitter.com/ShbxOQimE9
— Jean Luc Boch (@jl_boch) January 18, 2021
Une réunion a eu lieu lundi 18 janvier à la mi-journée entre les principaux acteurs de la montagne et le secrétaire d'Etat au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne. A l'issue de cette entrevue en visioconférence, le gouvernement ne semble privilégier aucune hypothèse. "Toutes les possibilités restent sur la table", explique Jean-Luc Boch, dont celle d'une saison blanche. "Ca va coûter très cher, prévient l'élu. Si vous perdez la montagne, vous perdez entre 250 000 et 300 000 emplois directs et indirects."
"Saison noire"
Et le président de Domaines skiables de France (DSF), Alexandre Maulin, de dénoncer le "brouillard total" qui pèse sur les acteurs du secteur. Une incertitude de plus en plus pesante à quelques semaines du début des vacances de février, qui représentent un tiers de l'activité de la saison hivernale en montagne. "Soit on ouvre les stations le 30 janvier, soit l'hiver est foutu", estime Alexandre Maulin, craignant une "catastrophe économique" dont les répercussions toucheront "tout le territoire". "On joue notre dernière carte mercredi", résume-t-il.
En attendant que le couperet tombe, la montagne s'appuie sur un protocole sanitaire de 60 pages validé par l'Etat pour espérer une réouverture début février. Mais les annulations sans frais, proposées par de nombreux hébergeurs, n'ont pour l'instant pas suffi à convaincre les vacanciers.
Le taux d'occupation prévisionnel est estimé à 50% pour les vacances d'hiver pour les stations des deux Savoie, selon Savoie Mont-Blanc tourisme. Soit 35% de moins qu'à la même période en 2019, et alors que le secteur de la montagne accuse 1,7 milliards d'euros de pertes depuis le début de la saison. "Un mois sans activité pour la montagne équivaut à quatre mois ailleurs", complète le président de l'ANMSM qui appelle l'exécutif à "bien réfléchir aux conséquences d'une saison noire".