Pour tenter de lutter contre la flambée de l'épidémie de Covid-19, la préfecture de l'Isère a imposé aux Brûleurs de Loups de jouer à huis clos à la patinoire de Grenoble. Une décision qui inquiète fortement le club de hockey, qui dénonce une iniquité sportive et un coup terrible à ses finances.
"Cette décision radicale du préfet est une insulte à nos spectateurs et cela met en ballotage notre modèle économique complet." Ce vendredi matin, lors d'une conférence de presse donnée à la patinoire Pôle Sud de Grenoble, le président des Brûleurs de Loups, Jacques Reboh, a eu la dent dure contre les mesures préfectorales prises dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, obligeant le club de hockey sur glace à jouer désormais à huis clos.#COVID19 |
— Préfet de l'Isère (@Prefet38) October 17, 2020
A partir d’aujourd’hui un couvre-feu est instauré dans les 49 communes de Grenoble-Alpes-Métropole.
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Dans son arrêté du 17 octobre, la préfecture de l'Isère considère la patinoire comme un lieu à fort risque de propagation du virus. Par conséquent, le lieu est fermé au public, et ce jusqu'à nouvel ordre. Les BDL ont donc pris la décision de reporter leurs prochains matchs à domicile, prévus le 30 octobre contre Chamonix et le 1er novembre contre Gap. Une nécessité économique avant tout. "A chaque match joué à huis clos, c'est 50 000 euros de perdus, souligne le président du club. On vit aujourd’hui sur les fonds propres du club. On assume les salaires des joueurs, dont certains avec un peu de chômage partiel. On va pouvoir tenir cinq ou six mois, mais ça ne sera pas un an. Il va falloir qu’il se passe quelque chose, pour l’instant, on est dans la gestion d’urgence."
"Une période d'étranglement"
Pour Jacques Reboh, cette décision entraîne également une iniquité sportive. "Pour Rouen, qui est notre challenger direct, dans une zone équivalente à la nôtre concernant la circulation du virus, la préfète a pris une décision opposée : elle accepte les 1 000 personnes dans une patinoire. Pour l'instant, on est le seul club français à être touché par ce type de mesures. Alors on va revoir notre calendrier, on va aller jouer à l’extérieur. Mais on arrivera à une période d’étranglement où on devra jouer trop de matchs sur une période trop courte."Les Brûleurs de Loups avaient pourtant constitué un dossier présentant les aménagements importants réalisés à la patinoire pour assurer la sécurité sanitaire de 1 000 spectateurs et respectant les normes de l'association française de normalisation (Afnor). "Je pense que l’aspect sanitaire prime, assure le président du club. Mais on a fait suffisamment d’investissements pour assurer à notre public une sécurité hors pair. Et on ne veut même pas nous écouter !"
Pour tenter d'obtenir l'annulation de l'obligation de jeu à huis clos, le club a lancé une pétition en ligne. Ce vendredi, elle recueille environ 1 400 signatures.