#OnVousRépond : mariages et cérémonies, du nouveau à l'approche du déconfinement?

Quid du déconfinement du secteur du mariage? Après deux saisons quasi blanches, les professionnels de la filière mariage ont bon espoir. Un pass sanitaire pourrait devenir la solution providentielle. Va-t-on pouvoir bientôt organiser sereinement ses noces, autrement qu'en petits comités? 

De nombreux couples, qui avaient décidé de convoler en justes noces en 2020, ont été contraints de reporter leur projet à cause de la crise Covid. Cette année, la saison des mariages a débuté avec le troisième confinement. #OnVousRépond fait le point sur les règles en vigueur. Pour l'heure, les mariages sont bel et bien possibles mais sous certaines conditions. Les conditions vont-elles s'assouplir selon le calendrier de déconfinement par étapes dévoilé jeudi 29 avril 2021 par lEmmanuel Macron ?  Eléments de réponse.

►Peut-on se déplacer pour se rendre à un mariage  ? 
A partir du lundi 3 mai 2021, il sera possible de se déplacer entre régions et au-delà des 10 kilomètres. Plus besoin de présenter une attestation de déplacement mais il faudra toujours respecter le couvre-feu qui reste en vigueur entre 19h et 6h du matin. En matière de déplacements, les mariages faisaient déjà partie des motifs dérogatoires (il fallait cocher le "motif familial impérieux" sur la dérogation) sous réserve du respect des "règles sanitaires". 

►Cérémonies civiles ou religieuses, quelles sont les règles ?

Actuellement, il est possible de célébrer son mariage dans un lieu de culte, à l’église par exemple, dans le respect du protocole sanitaire. Le port du masque s'impose. Les invités doivent être installés de manière à ce que deux sièges soient libres entre chaque personne ou entité familiale. Une seule rangée sur deux peut être occupée. 

Les mariages civils peuvent avoir lieu dans le respect des mêmes règles et "d’une organisation permettant de laisser libres deux sièges entre chaque personne ou entité familiale et de n’occuper qu’une rangée sur deux", indique le gouvernement. Mieux vaut cependant contacter la mairie pour s'informer sur les capacités d'accueil qui dépendent de la taille de la salle. Le nombre de personnes qui peuvent assister à la cérémonie peut donc différer en fonction des municipalités.

Faute de pouvoir louer une salle, peut-on organiser un mariage chez soi? 

Les grands rassemblements et événements festifs dans les salles à louer et domaines privatisés restent à ce jour interdits. Les mariages réunissant les proches ne sont donc pas encore d'actualité. Recevoir des gens chez soi reste fortement déconseillé en raison de la circulation du virus. Les rassemblements privés, les fêtes entre amis, avec la famille et les proches, ne sont pas recommandés. Dans le calendrier du déconfinement présenté par l'Élysée, il est indiqué qu'à la date du 19 mai 2021, "les rassemblements de plus de 10 personnes restent interdits". Le couvre-feu lui sera décalé à partir de 21 heures, jusqu'à  6h, du matin.

► Mariage le 12 juin, salle pour 200 personnes, nous sommes 40. Est-ce que la salle peut nous recevoir jusqu'à 5h du matin ( heure de la fin du contrat) ? Si oui, y a t-il des protocoles à respecter ? (GC, Ile-de-France)

Malheureusement, selon le calendrier du déconfinement par étapes présenté ce 29 avril 2021, sachez que si vous avez fait appel à un professionnel du secteur du mariage, il ne peut envisager une reprise d'activité anticipée avant le 30 juin. Par ailleurs, entre le 9 et 30 juin, un couvre-feu sera toujours en vigueur, même s'il débutera un peu plus tard, à partir de 23 heures.

Même réponse à Jérémy d'Auvergne-Rhône-Alpes qui nous interroge sur la possibilité d'avoir une dérogation concernant ce couvre-feu pour une fête de mariage le 12 juin dans un restaurant. Certes, l'accueil à l'intérieur des restaurants sera de nouveau possible d'ici là, mais avec une jauge et un protocole adapté. Mais pour faire la fête jusqu'au bout de la nuit, il faudra attendre le 30 juin, date retenue pour la fin des restrictions et un retour à la vie normale.

► Nous devons fêter nos 40 ans de mariage le 5 juin prochain avec 70 invités dans une demeure louée à cet effet. Est-ce que cela sera possible en journée ? En soirée ? (Serge Vienney, Bourgogne-Franche-Comté)

Premier élément de réponse : jusqu'au 30 juin, le couvre-feu sera toujours en vigueur. Une fête d'anniversaire en journée avec 70 invités ? Cela n'est pas non plus envisageable car entre le 19 mai et le 9 juin, les rassemblements de plus de dix personnes sont inderdits, selon la pahse 2 du calendrier du déconfinement.


Quid de l'achat d'une robe de mariée ? 

Pour celles qui avaient envisagé d'acheter dans les prochains jours leur robe de mariée, il leur faudra encore patienter. Les magasins qui vendent les robes de mariées ne sont pas considérés comme des commerces essentiels et sont donc actuellement fermés. Pas de vente, ni de retouches possibles. 

Pourrez-vous organiser sans problèmes les préparatifs de votre mariage en 2021 ?

La levée des restrictions de déplacements ne devrait cependant pas avoir d'incidence immédiate sur l'organisation des mariages. Les professionnels de la filière qui négociaient les conditions d'une reprise d'activité avec le gouvernement espèraient une reprise rapide. Mais au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron, l'Union des Professionnels Solidaires de l'Evénementiel (UPSE) qui représente les 55.000 professionnels spécialisés dans l'organisation de mariages en France, fait grise mine. Partenaire de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH), l'association se présente comme la référente auprès du gouvernement pour le secteur du mariage et avait proposé une reprise sous protocole sanitaire stricte. 

►Un premier pas : la réouverture des lieux de réception par phases

Le gouvernement envisage une réouverture des ERP de type L (lieux de réception) et le retour des fêtes de mariages par phases, avec un mois (peut-être 2 à 3 semaines) entre chaque phase. La première phase doit débuter en juin 2021. "La réouverture des Etablissements recevant du public (demeures historiques, châteaux..) pourrait intervenir entre mi mai et fin juin", nous indiquait il y a quelques jours, Mélissa Humbert-Ferrand, la présidente de l'association. Une annonce faite à l'issue d'une réunion au cabinet du ministre délégué aux PME, Alain Griset.

Dans un premier temps, la phase 1 ne permettrait aux professionnels du mariage qu'une timide reprise avec une jauge à 35% dans les salles de réception. "La surface moyenne des salles de mariage est de 200 m² en France, pour environ 200 invités," explique Mélissa Humbert-Ferrand, "une jauge à 35% permettrait d'accueillir 70 personnes". "Mais on espère un retour à la normale d'ici juillet," a précisé la présidente, jointe par téléphone.

Jeudi 29 avril 2021, la désillusion est grande au sein de l'UPSE. "Comment justifier que toutes les activités économiques puissent reprendre sauf la notre ? Comment expliquer à des mariés qu'ils peuvent : être testés pour effectuer un voyage de noce, pour participer à un rassemblement de plus de 1.000 personnes, pour devenir spectateur d'une émission télévisée, mais pas être testés pour se marier et rassembler 110 invités dans des domaines de 2.000m?" s'indigne l'organisation dans un long message sur sa page Facebook.

La profession a planché sur un protocole strict

L'association indique que le gouvernement étudie sérieusement le protocole qu'elle a proposé afin de trouver une sortie de crise à ce secteur en grande difficulté. L'Union des professionnels solidaires du mariage et de l’événementiel propose un protocole sanitaire strict. Mélissa Humbert-Ferrand détaille quelques-unes des mesures : tester les convives avant l'événement, privilégier les buffets et la multiplication des mange-debout, organiser des tables d'un maximum de six personnes (sur le modèle des jauges dans la restauration), le port du masque pendant la soirée dansante... "L'idée est aussi d'associer les mariés, de les rendre co-responsables de l'organisation de leur mariage," résume la présidente de l'UPSE. 

►Vers un pass sanitaire spécifique pour les mariages ?

Le gouvernement mise aussi sur l'instauration d'un "PASS sanitaire spécifique". Il fonctionnerait via l'application "Tous Anti COVID", indique l'association. Un vaccin ou un test covid négatif consultable sur l'application permettraient d'accéder à des événements exceptionnels tels que les mariages ou les baptêmes ou à  des rassemblements ponctuels. "Cela fait des mois que l'association réclame les mêmes droits que ceux accordés aux émissions télévisuelles et au secteur du voyage. Des tests covid sont en effet pratiqués pour participer à une émission, pour voyager...," indique la responsable de l'UPSE.  Pour les professionnels de la filière mariage, l'instauration de ce PASS apparaît comme "une vraie sortie de crise pour le secteur". Il serait destiné à une liste encadrée d'évènements. Pour l'UPSE, cette initiative permettrait le redémarrage de l'activité mise à mal depuis mars 2020.

Deux saisons blanches pour les professionnels du mariage

La présidente de l'UPSE estime à 1 milliard d'euros en 2021 la perte de chiffre d'affaires des entreprises concernées sur 3 milliards d'euros de ventes habituellement, après une année "quasiment blanche" en 2020. Tous les domaines liés à la thématique du mariage sont impactés par la crise sanitaire : la location de salles, les traiteurs, les fleuristes, les magasins de robes de mariées, les DJ, les photographes, la papeterie et imprimerie mais aussi des métiers particuliers comme celui de weddingplanner.... L'annulation ou le report des mariages constituent une véritable "réaction en chaîne".

"La saison des mariages s'étale de mai à septembre: on a 25 samedis au maximum pour faire le chiffre d'affaires de l'année, or cette année, le mois de mai est d'ores et déjà quasiment annulé", déplore Mélissa Humbert-Ferrand. Difficile de rattraper le chiffre d'affaires de deux saisons en deux mois, notamment septembre et octobre. La profession espère donc un redémarrage rapide pour limiter la casse.

Mais cette année 2021, les professionnels du mariage sont confrontés à une double problématique : des annulations pures et simples, et non plus de simples reports comme en 2020. "Certains mariés en sont à leur 2e ou 3e report à cause de la crise sanitaire. Pour ceux qui ont pu faire un mariage civil en petit comité l'an dernier, faire une fête un ou deux ans après n'a plus de sens." résume la présidente de l'UPSE qui pointe du doigt le manque de visibilité pour les couples. D'autant plus compliqué à gérer lorsque l'on sait que des noces se préparent souvent avec une année d'avance. La crise COVID et les différents confinements ont refroidi beaucoup de futurs mariés. "En plus des annulations, nous n'avons pas de réservations", s'alarme Mélissa Humbert-Ferrand. Enfin, nombreux sont les couples qui demandent purement et simplement le remboursement  des arrhes versées. Une situation qui vient plomber la trésorerie des petites entreprises et indépendants de la filière. "Au final la situation est plus tendue en 2021, qu'en 2020," résume la présidente.

Enfin, Mélissa Humbert-Ferrand pointe aussi le climat d'incertitude qui plombe la filière et freine l'envie des couples pour des noces en grandes pompes. La crainte dans le secteur : que la clientèle se recentre sur des mariages plus intimes, "des petits mariages". Exit les grandes salles de réception ou la location de domaines.

Un recul historique du nombre de mariages en 2020

Selon l'UPSE, ce sont près de 230.000 mariages qui sont célébrés chaque année dans le pays, dont 40.000  pour le seul mois de mai. Mais l'été reste la période de prédilection pour se dire "oui". Dans une étude récente, l'INSEE indiquait que 225 000 mariages avaient été célébrés en France en 2019, dont 60 % pendant la période estivale, entre juin et septembre. Une habitude qui est entrée dans les moeurs à partir des années 70, le mariage devenant alors synonyme de festivité. Avec la crise sanitaire, le nombre de mariages célébrés en 2020 a chuté de 34%. Au total, 148 000 couples "seulement" se sont unis l'an dernier. L'INSEE évoque "une chute historique du nombre des mariages en 2020 liée au contexte sanitaire". "Il n’y a eu presque aucun mariage en avril-mai, et nettement moins que les années précédentes en juin-juillet.", indique le bilan démographique 2020 de l'Institut national de la statistique et des études économiques. "Derrière un mariage, il n'y a pas simplement une fête, mais aussi des projets de vie comme des naissances, des adoptions ou encore des mutations", rappelle aussi Melissa Humbert-Ferrand.

 

 

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