Au final, les élections régionales auront bien lieu à Saint-Genis-les-Ollières. La préfecture a mis en demeure le maire de la commune qui est revenu sur sa décision de ne pas organiser le scrutin.
reportage de C.Banasik, S.Adam - Intervenant : Xavier Inglebert, Préfet délégué à l'égalité des chances - 28/11/15
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©France 3 RA
La préfecture du Rhône a rappelé à l'ordre le maire d'une commune qui, opposé à l'installation d'un village d'insertion en faveur de Roms, a menacé de ne pas organiser le scrutin des élections régionales, selon un courrier rendu public ce samedi 28 novembre.
"Je regrette profondément que votre perception du dossier vous conduise à des initiatives qui semblent disproportionnées au regard de la réalité du projet Insertion par l'école l'emploi (I2E)", déplore le préfet du Rhône, Michel Delpuech, dans un courrier adressé à Didier Cretenet (sans étiquette), maire de Saint-Genis-les-Ollières, et diffusé aux médias.
Le préfet répondait à une lettre envoyée par le maire à ses administrés, dans laquelle l'édile estime que les élus de cette commune de l'ouest lyonnais ont été "déconsidérés et malmenés" par l'Etat, après la décision "autoritariste" d'implanter un village d'intégration à destination de Roms vivant dans des camps insalubres de l'agglomération lyonnaise.
Outre la menace de ne pas constituer les cinq bureaux de vote de la commune (4800 habitants), Didier Cretenet avait également demandé à ses administrés de renvoyer en mairie leurs cartes électorales et promis le dépôt d'un recours en référé suspension sur le permis de construire signé par le préfet. Ce dernier rappelle dans son courrier "que tout maire, en tant qu'agent de l'Etat, est tenu d'assumer" la responsabilité de l'organisation du scrutin. "Si vous persistez dans ce refus, j'appliquerai les dispositions du code électoral et du CGCT prévues dans ce cas de figure," indique le préfet.
Un projet de village d'insertion qui fait polémique
Motion du conseil municipal, pétition et manifestation d'habitants: le village d'insertion rencontre cependant une forte opposition locale. Le 24 octobre, des militants identitaires avaient également occupé une partie du site et déployé une
banderole "Saint-Genis ne sera pas Calais".