La justice a donc classé sans suite les plaintes pour "non dénonciation de crimes" et "non assistance à personne en danger" qui visaient Mgr Barbarin dans un développement judiciaire de l'affaire Preynat. Le procureur de la République a estimé que les infractions n'étaient pas constituées.
L'enquête pour "non-dénonciation" d'agressions sexuelles sur mineurs et "non-assistance à personne en danger", dans laquelle le cardinal Philippe Barbarin a été mis en cause, a été classée sans suite par le Parquet de Lyon.
Des victimes du père Bernard Preynat, mis en examen fin janvier pour des agressions sexuelles commises sur des scouts lyonnais il y a plus de 25 ans, reprochaient en particulier au cardinal de ne pas avoir dénoncé les agissements du religieux à la justice et de l'avoir laissé en poste trop longtemps, jusqu'en août 2015, dans une paroisse où il était au contact d'enfants.Au terme d'une enquête préliminaire ordonnée en mars, le procureur Marc Cimamonti a estimé que les infractions visées n'étaient pas constituées, notamment celle particulièrement sensible de la "non-dénonciation".
Plusieurs plaintes visant Mgr Barbarin, une des personnalités les plus influentes de l'Église catholique en France, et d'autres membres de l'Église avaient été déposées par des victimes du père Preynat, mis en examen pour des faits commis entre 1986 et 1991.
Depuis la révélation du scandale, le primat des Gaules a affirmé avoir rencontré pour la première fois une victime du père Preynat en 2014. Il a ensuite déclaré avoir également entendu parler de l'affaire, via un tiers, dès 2007-2008.
Le parquet de Lyon a confirmé que les autorités diocésaines avaient eu connaissance de soupçons visant le père Preynat entre 2005 et 2010, mais que cette période était couverte par la prescription qui est de trois ans en matière de non-dénonciation.Pour la période post-2014, le parquet a considéré qu'il n'y avait pas eu de volonté d'entraver l'action de la justice en cachant la vérité.
- Un nouveau recours ? -
"C'est la décision du procureur de la République, elle lui appartient. Je ne suis pas positionné pour juger. Et nous, nous sommes sur un débat moral, pas juridique", a réagi François Devaux, l'un des plaignants et membre de l'association la Parole Libérée."Ce qui m'intéresse, c'est le débat de société. Combien de temps les citoyens français vont accepter que des prêtres pédophiles soient en lien avec des enfants?" a-t-il ajouté.M. Devaux n'a pas exclu la possibilité de saisir directement un juge d'instruction via une plainte avec constitution de partie civile.
A la mi-mars à Lourdes, lors d'une assemblée des évêques de France plombée par l'affaire, le cardinal Barbarin avait assuré n'avoir "jamais couvert le moindre acte de pédophilie".L'affaire secoue le diocèse de Lyon et l'Église de France depuis plusieurs mois.
Me Jean Felix Luciani, avocat du cardinal de Lyon , livre son analyse de la décison du procureur : "Mgr Barbarin ne s'est jamais rendu coupable de la moindre infraction"
Mr Francois Devaux ,président de "la Parole libérée",annonce son intention de ne pas en rester là. Il va, à titre personnel, déposer une nouvelle plainte avec constitution de partie civile pour relancer l'instruction dans cette affaire.