Les voitures immatriculées avant 1997 n'auront pas le droit de circuler ce week-end dans l'agglomération grenobloise, pour la première fois depuis l'introduction des vignettes en novembre, annonce la préfecture ce 9 décembre. De son côté, Air-Rhône-Alpes ne prévoit pas de baisse de la pollution.
Les véhicules portent désormais des vignettes de couleur classées de 1 à 5 qui les identifient en fonction de leurs émissions polluantes. Les voitures immatriculées avant le 1er janvier 1997 en sont dépourvues. Ces dernières seront interdites de circuler dans l'agglomération Grenobloise samedi 10 et dimanche 11 décembre. Des contrôles seront effectués, mais aucune amende ne sera dressée pour le moment.
Un pic de pollution sévit actuellement sur une grande partie de la France. Grenoble a passé le niveau d'information depuis mardi. Comme le prévoit le dispositif des certificats "qualité de l'air", la préfecture de l'Isère a décidé d'interdire la circulation aux voitures les plus anciennes - soit environ 8% du parc - au cinquième jour de dépassement du taux de particules fines, donc samedi.
A partir du 7e jour de pollution, les véhicules munis des vignettes 4 et 5 pourraient eux aussi être interdits de circulation, soit 26% des véhicules immatriculés au total. A ce sujet, le préfet tranchera dimanche en fonction du taux de particules mesuré.
"Ce dispositif va permettre une gestion plus fine des pics de pollution", s'était félicité en octobre le préfet de l'Isère, Lionel Beffre, en opposant ce système à la "démarche binaire" de la circulation alternée.
Grenoble est la première ville à avoir mis en place ce dispositif de vignettes. Il sera également en place à Paris dès janvier.
La pollution, "un mort tous les trois jours dans l'agglomération"
"C'est une décision courageuse mais aussi évidente puisqu'on sait que la pollution fait un mort tous les trois jours dans l'agglomération grenobloise", explique Eric Piolle, seul maire écologiste d'une grande ville en France, citant une récente étude de l'Institut pour l'Avancée des Biosciences.
"Il y a un vrai objectif de baisse de la pollution et c'est possible puisque Tokyo a par exemple réussi à diviser par deux sa pollution en 10 ans", a-t-il ajouté.
Selon lui, ce dispositif de vignettes, co-construit avec la préfecture et les autres collectivités, est "plus progressif et plus pertinent" que la circulation alternée mise en place cette semaine à Paris et vendredi à Lyon et Villeurbanne.
Qualité de l'air toujours "médiocre à mauvaise"
"Vendredi 9 décembre, la situation est toujours dégradée. Les particules fines émises par les activités de transports et de chauffage s’accumulent dans l’atmosphère.
Samedi 10 décembre, la situation anticyclonique reste toujours bien installée avec des conditions météorologiques stables. La qualité de l’air restera encore médiocre à mauvaise sur une grande partie de la région", indique Air-Rhône-Alpes sur son site.