Le conflit à la Poste de Villard-Bonnot a débuté le 15 mai. Les postiers protestent contre la réorganisation du centre courrier et la suppression de tournées. 19 ont été appelés à comparaître, ce mercredi 3 juin, "pour entrave à la mission de service public".
Poursuivis pour avoir bloqué le centre de tri de Villard-Bonnot, 19 postiers se sont donc retrouvés en justice, à Grenoble. Les faits reprochés remontent aux 22 et 28 mai. Ils avaient alors dressé des piquets de grève devant le centre courrier. Ce centre dont ils entendent défendre l'organisation actuelle. Mais la direction ne l'entend pas de cette oreille. Face à la baisse continue des volumes de courrier (-28% à Villard-Bonnot entre juin 2011 et mars 2014) et aux nouvelles techniques de tri, plus rapides, elle envisage la suppression de six postes mais pas de licenciement.
Loin du problème de fond, les grévistes devaient répondre de leurs actes, ce mercredi: "l'entrave à la mission de service public". Les postiers ont contesté cette version et leur avocat a même demandé 1500 euros pour préjudice moral.
Le jugement a été mis en délibéré au 10 juin.
Reportage de Mickaël Guiho et Franck Céroni
Dans un communiqué, La Poste dit "mettre en œuvre tous les moyens dont elle dispose pour limiter les perturbations liées au mouvement de grève entamé depuis le 15 mai par une partie des postiers de la Plateforme de Distribution du Courrier de Villard-Bonnot, de façon discontinue."
Elle affirme "respecter le droit de grève des agents. Les moyens déployés étant avant tout constitués de renforts internes, sur la base du volontariat."
Et la direction d'ajouter: "La Poste est investie d'une mission de service public: la distribution du courrier 6 jours sur 7. La continuité de cette mission doit être assurée, y compris lors d’un mouvement de grève, dans la limite des moyens réglementaires dont La Poste dispose."