Prime COVID de 1500 euros : de nouveaux hôpitaux concernés en Auvergne

C'était vécu comme une injustice pour de nombreux soignants mobilisés pendant la crise du COVID 19 : tous ne pouvaient pas bénéficier d'une prime allant jusqu'à 1 500 euros. Le 10 juin, un décret est paru. De nouveaux hôpitaux en Auvergne sont éligibles, "dans une limite de 40 % des effectifs".

Même s'ils avaient été sur le front pendant la crise du coronavirus COVID 19, de nombreux soignants ne comprennaient pas pourquoi ils n'étaient pas éligibles à une prime pouvant aller jusqu'à 1 500 euros. Ils avaient vécu cela comme une injustice. Le député LR du Cantal Vincent Descoeur avait à ce titre écrit à Olivier Véran, ministre de la Santé.
 

Dans l'Allier, les maires de Montluçon, Vichy et Moulins, présidents des conseils de surveillance des trois hôpitaux publics de l'Allier s'étaient eux aussi fendus d'un courrier adressé à Olivier Véran à la mi-mai. Ils réclamaient une revalorisation de la prime accordée par le gouvernement aux personnels soignants de l'Allier. Frédéric Laporte, Fréderic Aguilera et Pierre-André Périssol (tous trois LR) avaient affirmé : "La décision prise de moduler en fonction des territoires le montant de la prime est pariculièrement injuste et démobilisatrice pour les personnels hospitaliers qui ont combattu dans le cadre de la crise du COVID 19".

Depuis le 10 juin, un nouveau décret est paru. Il élargit la liste des établissements pouvant en bénéficier. Une prime qui ne sera versée qu'à 40 % des effectifs au maximum. En Auvergne, le CHU de Clermont-Ferrand, les hôpitaux de Moulins, Montluçon et Vichy dans l'Allier et du Puy-en-Velay en Haute-Loire sont concernés.

Une réponse partielle

Le centre hospitalier d'Aurillac dans le Cantal en fait également partie. Après ce nouveau décret, Vincent Descoeur indique : « C’est une bonne nouvelle s’agissant de l’hôpital d’Aurillac. Je souhaitais qu’il ne reste pas à l’écart des établissements éligibles. Mais la réponse n’est que partielle à mes yeux. Il manque encore des établissements. Il n’y a pas le centre hospitalier de Saint-Flour  et il n’y a pas non plus les établissements privés ». Il ajoute : « C’était une question d’équité que le Cantal ne reste pas à l’écart du dispositif annoncé par le gouvernement. C’est aussi une question d’équité de reconnaître l’engagement de tous ceux qui ont joué un rôle. Le combat continue. Je vais aussi continuer pour les EHPAD et les aides à domicile. Il faut aussi que le gouvernement assure le financement des primes ».

Je regrette de devoir faire des choix

Pascal Tarrisson est le directeur du centre hospitalier d’Aurillac. Il explique : « Ce décret est une bonne nouvelle pour les agents concernés. Mais j’aurais été partisan que tout le monde touche la même chose, à savoir, tous les agents hospitaliers. Dans la crise, il y a bien sûr les soignants qui sont en première ligne mais un hôpital ce n’est pas que des soignants : il y a les services médico-techniques, les services techniques, les services de gestion. Il va aussi falloir faire un choix dans la limite de 40 % des effectifs. Je regrette de devoir faire des choix ». 

C'est une avancée

Frédéric Aguilera, le maire LR de Vichy, estime : « On avait écrit avec les maires de Moulins et de Montluçon en direction du ministre pour regretter que nos hôpitaux ne soient pas éligibles à taux plein à cette prime, donc c’est une avancée. Mais ce n’est pas tout l’effectif de l’hôpital qui va en bénéficier, c’est 40%. Maintenant il va falloir établir des critères, ce qui est une difficulté. Il va falloir entamer des discussions et un certain nombre ne sera pas retenu, ce qui n’est pas complètement satisfaisant ».

Cela crée de la zizanie entre les gens

Au Puy-en-Velay, le centre hospitalier Emile Roux fait partie des établissements éligibles. Amandine Rabeyrin est infirmière et secrétaire CGT santé à l’hôpital. Elle estime : « A la CGT on n’est pas très favorable aux primes. Ce que l’on souhaiterait, c’est des augmentations de salaire. En attendant les augmentations de salaire, c’est mieux que rien et cela met un peu plus de confort dans la vie des gens. Mais c’est ponctuel et ça ne permet pas de cotiser pour la retraite. Il y a aussi des critères exclusifs. Il y a des gens qui ne vont pas pouvoir en bénéficier. Déjà pour la prime de 500 euros, il fallait remplir un certain nombre de critères pour y prétendre. La prime de 1 500 euros ne concernera pas tout le monde. Elle est destinée à ceux qui ont travaillé en service COVID 19, et encore pour un pourcentage limité de l’effectif. Cela crée de la zizanie entre les gens ». La CGT demande notamment une augmentation de 300 euros par mois pour les infirmières afin de trouver le même niveau de salaire que d’autres pays européens. Elle espère une forte participation lors de la journée de mobilisation du 16 juin prochain pour peser sur les négociations en cours avec le gouvernement.