En 2010, les actes des présumés agresseurs et violeurs avait choqué la population à Echirolles. Trois Isérois comparaissent à partir de ce mercredi 10 avril devant les Assises de l'Isère. Ils sont suspectés d'avoir séquestré, frappé et violé pour l'argent, à quatre reprises. 

Ce procès va durer six jours, pendant lesquels le tribunal devra juger des faits particulièrement violents. Le trio grenoblois devra répondre d'une série d'agressions et de vols commis au printemps 2010, entre le 17 et le 24 mai. 

La première matinée d'audience a en partie été consacrée à la composition du jury. La défense a notamment récusé quatre personnes. Maître Collard qui défend un couple agressé n'était pas présent, il s'est fait représenter par Maître Picard, avocat au barreau de Versailles. Le mari de la jeune femme violée au cours de la dernière agression des "barbares" était, lui, dans la salle. Son épouse, sur le point d'accoucher, ne participera pas au procès. 

L'énoncé des faits a ensuite terriblement choqué l'assistance, récit de l'escalade d'une violence gratuite et ce, pour des sommes misérables. Avec l'argent et les cartes bleues de leurs victimes, le trio a fait de menus achats, 12 euros par-ci, dix euros par-là. C'est la tête baissée que les trois accusés ont écouté la succession des agressions, jusqu'à la plus terrible. Les trois prévenus ont tous reconnu les faits. 


Une montée en puissance de la violence, en huit jours


L'affaire commence le 17 mai par l'agression de deux jeunes étudiantes chinoises dans le quartier du Village-Olympique, dépouillées de leur sac de voyage. S'ensuivent quatre agressions en huit jours, de plus en plus violentes. Un jeune homme est ensuite violenté et volé dans le hall de son immeuble le 19 mai à La Villeneuve. Trois jours plus tard, un homme à l'arrêt de tram Grand'Place est conduit sous la menace à son appartement, où se trouvent ses trois colocataires. A chaque fois, le même mode opératoire. Trois hommes menacent leurs victimes d'une arme blanche, et leur dérobent carte bleue et argent, les contraignant parfois à retirer à un distributeur.

C'est sans nul doute la dernière agression, celle du 24 mai, qui reste la plus violente. Nous sommes le jour du Lundi de Pentecôte, dans le nouveau centre-ville d'Echirolles. Il est quatre heures du matin, un homme de 30 ans promène son chien, lorsqu'il est agressé par le trio. Sous la contrainte, il les mène à son domicile où son épouse est endormie. Pour le couple, débute alors une heure et demi d'horreur. Deux des trois agresseurs violent la jeune femme pendant que son compagnon est tenu en respect dans la pièce d'à coté. 

"Ils sont désocialisés, marginalisés" 


C'est en fait après l'agression du jeune couple que la machine judiciaire s'emballe. Leur véhicule est retrouvé incendié non loin de leur appartement. En épluchant toutes les procédures judiciaires récentes, les unités spéciales de la Sûreté Départementale tombent sur la déposition d'une des victimes, qui décrit un trio à vélo, armé de couteau. La victime, un jeune homme de 25 ans, est agressé puis contraint sous la menace à livrer sa carte bleue. Cette même carte, les agresseurs l'utilisent peu de temps après dans un distributeur équipé d'une caméra de vidéo surveillance. Le signalement d'un des hommes, vêtu d'un survêtement blanc à bandes oranges, correspond aux  dépositions. Les agresseurs sont enfin reconnus par le physionomiste de la police grenobloise, qui connaît bien les jeunes d'Echirolles. 

Deux suspects sont ainsi interpellés le 26 mai 2010. L'un dans la rue à Grenoble, l'autre à son domicile de La Villeneuve. Chez eux, la police retrouve des objets appartenant aux victimes.  Ils ont 19 et 20 ans. Ils sont connus des services de police, mais pour des actes de petite délinquance.


"Ils sont désocialisés", expliquait Brigitte Jullien au moment des interpellations. Directrice Départementale de la sécurité publique de l'Isère à cette époque, elle était chargée de l'enquête. "On les avait déjà eu en garde-à-vue l'année dernière, mais pour des faits beaucoup moins graves. Ils vivent au crochet de leurs familles, qui tentent plus ou moins de les tenir, mais qui n'y arrivent pas. Ils sont "lâchés" par tout le monde. Ils se retrouvent à trois. Ils sont marginalisés. Ils passent à l'acte parce qu'ils n'ont pas d'argent. Ils ont encore des domiciles, mais ils n'ont pas d'emploi. Ils vivent au crochet de la société comme ça, en agressant, en volant, en détruisant..." 

Peu de temps après ces deux premières arrestations, le troisième suspect est contacté au téléphone par la police, qui lui demande de se rendre. 

Les trois hommes seront jugés jusqu'à lundi par la cour d'assises de l'Isère. Ils sont accusés de séquestrations, vols avec arme, violences aggravées, extorsion, escroquerie et viol avec arme. Ils encourent trente ans de réclusion criminelle. 


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