Douze prévenus comparaissent à Grenoble, depuis le lundi 23 mai, pour un projet de braquage contre l'une des plus importantes imprimeries de billets de banque d'Europe, à Rennes.
Le 12 juin 2014, une vaste opération de perquisitions et d'interpellations était lancée, notamment à Grenoble. Elle permettait la découverte d'un impressionnant arsenal d'armes (fusil d'assaut, pistolet automatique, etc.), de munitions et même de tenues de vigiles, de talkies-walkies et de radios portatives, de haches, de marteaux brise-vitre... Du matériel destiné à empêcher les poursuites policières était même retrouvé: brouilleur radio, herses pour barrage routier, etc...
Le projet des personnes interpellées était clair: organiser un casse contre le centre fort de l'une des plus importantes imprimeries de billets de banque d'Europe, la société Oberthur Fiduciaire à Rennes. Les plans de l'imprimerie, mais aussi une vidéo de l'intérieur des locaux prise par un ancien employé, ne laissaient aucun doute.
Jugés jusqu'au 7 juin pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime, ou pour complicité pour quatre d'entre eux, douze prévenus encourent dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.
Reportage Marion Feutry et Dominique Semet
C'est en surveillant les allées et venues et les conversations téléphoniques d'un homme suspecté de trafic de drogue que les enquêteurs de la PJ de Grenoble avaient soupçonné qu'un coup de grande ampleur était en cours de préparation, en lien avec des malfrats rennais et parisiens.
Devant le tribunal correctionnel de Grenoble, il y a onze hommes et une femme, âgés de 27 à 38 ans, originaires de Rennes, Grenoble, Béziers ou de la région parisienne. Ils savaient qu'en faisant ce casse, la boîte de Pandore allait s'ouvrir. "Nous avons la capacité de fabriquer 4 milliards de billets de banque", a précisé à la barre Bertrand Pujol d'Andrébo, le directeur industriel de l'entreprise, parlant d'une "activité un peu particulière".
Lorsque le projet de casse a été déjoué par la police, "les salariés ont été secoués car ils ont compris qu'ils pouvaient être attaqués par des gens lourdement armés", a-t-il ajouté, précisant qu'Oberthur avait investi 1,5 million d'euros depuis cette date pour "renforcer énormément la sécurité du site".