"Ocean's Eleven version quartier Saint-Bruno", le procès du casse d'une imprimerie de billets jugé à Grenoble

Douze hommes et une femme, de 27 à 38 ans, comparaîtront à partir du lundi 23 mai devant le tribunal correctionnel de Grenoble pour un projet très élaboré de braquage contre l'une des plus importantes imprimeries de billets de banque d'Europe, déjoué au dernier moment par la police.

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"Le projet était extrêmement élaboré. C'était Ocean's Eleven version quartier Saint-Bruno (de Grenoble)", sourit un avocat de la défense, en référence au film de Steven Soderbergh dans lequel George Clooney cambriole de manière très sophistiquée trois casinos de Las Vegas.

Les douze prévenus, qui seront jugés jusqu'au 7 juin, sont poursuivis pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime, ou pour complicité pour quatre d'entre eux. Leur projet, selon l'accusation: braquer le centre fort de l'une des plus importantes imprimeries de billets de banque d'Europe, la société Oberthur Fiduciaire à Rennes.

Ce sont les enquêteurs de la police judiciaire (PJ) de Grenoble qui avaient déjoué ce qui aurait pu être le "casse du siècle". En novembre 2013, les policiers en effet avaient reçu un "renseignement anonyme" indiquant que l'un des protagonistes de l'affaire se livrait à un trafic de cannabis.

C'est en surveillant les allées et venues et les conversations téléphoniques de ce Grenoblois, déjà condamné à de multiples reprises, que les enquêteurs soupçonnent qu'un coup de grande ampleur est en cours de préparation, en lien avec des malfrats rennais et parisiens.

"Equipe multicartes"

Le 12 juin 2014, une vaste opération de perquisitions et d'interpellations est lancée. Elle permet la découverte d'un impressionnant arsenal d'armes (fusil d'assaut, pistolet automatique, etc.), de munitions et de matériel.

Les prévenus disposaient notamment de tenues de vigiles et matériels de police municipale, talkies-walkies et radios portatives, haches, marteau brise-vitre... Et même de matériel destiné à empêcher les poursuites policières: brouilleur radio, herses pour barrage routier, etc... Côté renseignements, ils s'étaient procurés des plans de l'imprimerie mais aussi une vidéo de l'intérieur des locaux prise par un ancien employé.

Enfin, les malfaiteurs avaient aussi prévu des planques pour couvrir leur fuite, louant notamment un gîte sous un nom d'emprunt à Pléchâtel (Ille-et-Vilaine), au sud de Rennes. Des malfaiteurs de Rennes s'étaient associés à des délinquants parisiens et grenoblois pour monter ce coup d'envergure. "Une équipe multicartes, multi-compétence, multirégions", décrit un avocat.

La plupart avaient déjà été condamnés par la justice, l'un d'entre eux, décrit comme le "patron de Mistral" (quartier sensible de Grenoble), ne comptant pas moins de 15 mentions à son casier judiciaire.

Exceptionnellement, ce procès en correctionnelle se tiendra dans la salle de la cour d'assises de l'Isère, celle-ci étant dotée d'un box sécurisé. Les prévenus, qui pour la plupart contestent les faits, encourent dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.
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