Les producteurs demandent l'augmentation du prix du lait, à Janneyrias (Isère)

Alors que des milliers de producteurs et d'éleveurs ont manifesté dimanche 23 juin dans les rues de Paris... Rencontre avec une exploitation iséroise tenue par trois frères. A Janneyrias les Crozat vivent les contraintes du monde agricole au quotidien. 

Tous les deux jours, les mêmes gestes... La traite des grandes et belles Montbelliardes pour recueillir le précieux liquide... 2000 litres de lait par jour pour 88 vaches, dans cette exploitation iséroise de 150 hectares.  

Le travail est difficile. Pas de relâche. Alors que des milliers d'éleveurs et producteurs marchent sur la capitale, pas question de laisser l'exploitation pour aller manifester. Même si l'envie est là. "Qu'on soit éleveur de poules, de cochons ou de vaches, les problématiques sont les mêmes", explique Jérôme Crozat. 

Dans le G.A.E.C. Le Dauphiné, l'exploitation est tenue par trois frères, Jérôme, Claude et Denis Crozat. En famille, la charge de travail et les responsabilités sont moins lourdes à porter. Mais les Crozat vivent tout de même les contraintes du monde agricole au quotidien. Hausse des prix du gazoil, envolée des céréales... Et des rapports de force déséquilibrés entre producteurs d'un coté, transformateurs et grandes surfaces de l'autre.

Depuis quelques années, les tensions sont de plus en plus fortes entre les exploitants et les grands industriels comme Candia, Nestlé ou Danone, qui leur demandent de faire de plus en plus d'efforts sur leurs charges, l'alimentation animale en premier lieu. 






Les Crozat comme beaucoup de producteurs laitiers, nourrissent leurs bêtes avec leur propre foin... Mais ça ne suffit pas. Les vaches mangent essentiellement des tourteaux de soja et de colza. Or leur prix a doublé en 18 mois. Du coup le budget alimentation des Crozat est passé de 9 à 16%. cette année. 

La solution, augmenter le prix du lait de 25 euros par tonne, ce qui reviendrait à 3 centimes d'euros de plus par litre de lait pour le consommateur. Un chiffre qui parait infime... 

Ce mois-ci dans les départements de la Haute-Savoie et de la Haute-Loire, trois producteurs de lait ont mis leur troupeau en vente, et décidé de fermer leur exploitation. Pour certains, c'était le moment du départ à la retraite, et personne pour prendre la relève. Le métier est difficile, il ne séduit pas beaucoup les jeunes. 


Des milliers d'éleveurs et de producteurs dans les rues de Paris 

Dans le viseur des marcheurs réunis à l'appel de la Fédération des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes agriculteurs (JA), les charges qui augmentent, les contraintes qui s'empilent, les règlements qui parfois se contredisent et aussi, les prix bloqués et les revenus qui fondent.

Un panneau accroché sur l'un des tracteurs qui ouvrent le cortège (plus de 11.000 manifestants selon la FNSEA, 6.200 selon la police) annonce la couleur: "Prix du lait: la grande distribution nous trait".

Au-dessus des têtes, les pancartes rappellent quelques vérités exprimant la lassitude voire le découragement : "Avant j'avais un revenu. Mais c'était avant". "Un élevage qui ferme c'est 7 emplois en moins" ou "Sans agriculture, pas de nourriture".

Sans compter la météo désastreuse du printemps et les intempéries de la semaine dernière, qui ont noyé les pâtures, gâché les foins et entravé les cultures.

"Ce n'est pas un mouvement d'humeur", prévient François Thabuis des Jeunes Agriculteurs. "Dans quel métier accepte-t-on un système qui fait travailler à perte?".

"Le rapport de force avec la grande distribution nous est systématiquement défavorable. Or, chaque fois qu'on perd, ce sont des exploitations qui disparaissent". Les syndicats réclament "des négociations équitables" garanties par la révision de la loi de consommation (la LME) qui va être discutée au Parlement.






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