On croyait le projet de l'autoroute A45 en bonne voie... il semble que ce ne soit pas nécessairement vrai. Certes le conseil d'état a donné son feu vert mais les nombreux opposants restent mobilisés et la ministre des transports confie, mercredi 5 juillet, au journal les Echos une certaine réserve
Le mardi 4 juillet, la décision du Conseil d'état était saluée par le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau (LR), selon lui, "toutes les étapes sont désormais franchies" pour que la ministre déléguée aux Transports, Élisabeth Borne, "signe le contrat" pour une ouverture de l'autoroute "fin 2022".
Les lois de programmation des finances publiques (LPFP) sont une catégorie de normes financières,qui permettent une gestion pluriannuelle des finances publiques. C'est la prochaine loi de programmation (2018) qui determinera si le projet d'A45 est envisageable sous quelques mois ou quelques années. Une perspective qui enchante les opposants. Ils étaient nombreux à se réunir, samedi et dimanche à Saint-Maurice-sur-Dargoire, dans les monts du Lyonnais. A quelques centaines de mètres du tracé retenu, entre 8 et 10 000 opposants se sont retrouvés.
Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, en visite dans la région vendredi, s'est retrouvé contraint d'échanger avec les opposants sur la future autoroute A45, à Saint-Maurice-sur-Dargoire (Rhône). Nicolas Hulot avait déclaré pour sa part vouloir "évaluer d'abord la pertinence des arguments des uns et des autres" et "les situations juridiques". De grandes organisations de défense de l'environnement se sont également prononcées contre ce projet "inutile et climaticide". Dimanche, c'est une centaine de tracteurs qui ont formé le message géant "Non A 45".
Une marche de colère et des slogans
"Le message envoyé aujourd'hui est un rappel au gouvernement et aux autorités locales comme quoi cette autoroute ne doit pas être construite au nom des engagements qui ont été pris par l'exécutif français en matière de climat et d'environnement", a indiqué Maxime Combes, porte-parole de la coordination des opposants, soulignant que l'opposition à ce projet passera par "tous les recours possibles au niveau juridique et par les mobilisations citoyennes sur le terrain".Venus des 109 communes concernées par les 47 km de tracé de l'A45, les opposants manifestaient depuis samedi "au nom de l'intérêt général et de la transition écologique". Certains sont notamment venus depuis Lyon en vélo dans le cadre d'une "vélorution" alors que d'autres sont arrivés dimanche matin au volant de l'un des 120 tracteurs qu'ils ont disposés dans un champ pour former le message "Non A 45", visible depuis les airs.
Le Conseil d'État a validé cette semaine le décret de concession au groupe Vinci de l'A45, qui doit doubler l'actuelle A47, souvent saturée et réputée dangereuse. Mardi, une délégation d'élus du grand ouest lyonnais, membres de l'association Alcaly, a sollicité un rendez-vous avec M. Hulot et Mme Borne pour "présenter (leurs) arguments sur cette problématique". Le coût de construction de ce tronçon, déclaré d'utilité publique en 2008, est évalué à 1,2 milliard d'euros, financé pour un tiers par Vinci et deux tiers par l'État et les collectivités locales.