Comment mieux appréhender la vieillesse et les pertes de capacités qu’elle engendre ? À Ambert, des aides-soignants en formation sont équipés d’un simulateur de vieillesse pour comprendre comment vivent les personnes âgées.
Et si vous vous retrouviez soudainement dans le corps d’une personne de 80 ans ? Pour quelques minutes, de futurs aides-soignants se mettent à la place des patients. Ils sont élèves de l’Institut de formation d’aides-soignants d’Ambert, dans le Puy-de-Dôme. Elodie Mussotte, référente médico-social au CLIC (Centre local d'information et de coordination), explique : “On va répartir des poids sur l’ensemble du corps, de manière à reproduire la fonte musculaire et les difficultés que l’on peut avoir en vieillissant. En tout, cela fait 30 kg. Leur équipement provoque une vue moins précise, plus opaque. Le casque diminue l’audition”.
"On comprend mieux"
Une fois équipés, les étudiants se lancent sur un parcours reproduisant les gestes de la vie quotidienne. Monter une marche, aller dans une baignoire, se relever ou encore signer un papier : rien n’est simple. Dany Pouget, aide-soignante en formation, souligne : “On a l’impression de faire du ski. On ne marche pas, on glisse. On n’arrive pas à lever les jambes comme on les levait à 20 ans. On comprend mieux pourquoi les personnes âgées n’ont pas envie, pourquoi elles ont le droit de rester au lit. Elles sont usées, fatiguées, n’ont plus de muscle. On comprend mieux”.
"C’est horrible : j’ai l’impression d’écrire comme ma grand-mère"
La tenue est complétée par des lunettes, reproduisant les pathologies oculaires les plus répandues. Pour finir, des gants simulent l’apparition de tremblements. Une étudiante essaie d’écrire. Christelle Onclercq, aide-soignante en formation, précise : “C’est horrible : j’ai l’impression d’écrire comme ma grand-mère. Le vieillissement change vraiment tout, comme la vision, les tremblements qui font mal. C’est un gros changement. Je me dis que cette formation peut vraiment m’aider à comprendre pour mieux les soutenir, pour mieux y arriver”.
Financé par des aides publiques, ce matériel coûte près de 15 000 euros. Il n’existe qu’en deux exemplaires dans le département du Puy-de-Dôme.
Propos recueillis par Mélanie Caron / France 3 Auvergne