D’ici le 27 mai, les Français sont appelés à voter pour leur monument préféré. En tout 42 édifices ont été sélectionnés et parmi eux, il y a le Moulin à papier Richard de Bas, dans le Puy-de-Dôme, et le Rocher et la Chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe, en Haute-Loire.
Près de 42 édifices ont été sélectionnés pour être potentiellement le monument préféré des Français, ce qui représente environ trois par région. Les trois sélectionnés pour la région Auvergne-Rhône-Alpes sont : le Rocher et la Chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe, en Haute-Loire, la Villa La Casamaures, à Saint-Martin-le-Vinoux, en Isère, et le Moulin à papier Richard de Bas, à Ambert, dans le Puy-de-Dôme. Deux édifices auvergnats représentent donc la région Auvergne-Rhône-Alpes.
C’est la reconnaissance d’un travail accompli depuis trois générations dans la famille.
Emmanuel Kerbourc’h, propriétaire du Moulin à papier Richard de Bas
Pour Emmanuel Kerbourc’h, propriétaire du Moulin à papier Richard de Bas, c’est une première sélection dans l’émission de France 3 présentée par Stéphane Bern. « C’est un honneur. C’est la reconnaissance d’un travail accompli depuis trois générations dans la famille ». Le Moulin Richard de Bas, c’est une histoire familiale. C’est le grand-père maternel d’Emmanuel qui, dans les années 40, tombe sous le charme de ce moulin et décide de le sauver. « Il avait seulement 35 ans. C’était un visionnaire, un entrepreneur, et un passionné. Il était forcément allumé, et il n’y avait pas beaucoup de monde qui croyait en son projet. C’était un Parisien qui débarquait en Auvergne et qui a acheté des moulins ». Il faut savoir qu’il en existait plusieurs des moulins dans le secteur. Entre le 16e et le 18e, il y avait 150 moulins en moyenne.
Pour l’anecdote, lorsque l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert a été imprimée, elle a demandé des quantités énormes de papiers qui venaient de toute l’Europe et certains venaient du moulin Richard de Bas, à Ambert. « Ce Moulin est un vestige de cette époque, explique Emmanuel Kerbourc’h. Ça demande beaucoup d’énergie et beaucoup de moyens. C’est une petite SARL familiale. On a toujours fait selon la devise d’Ambert « fais ce que doit et advienne que pourra ». On a fait ce qu’on pouvait ». Depuis 700 ans, il a toujours été géré par une entreprise privée. Pour l’instant, « La roue tourne mais pas toujours dans le bon sens : il n’y aura pas de 4ème génération dans notre famille qui reprendra le moulin après moi ».
Pour Emmanuel Kerbourc’h, cette sélection est un coup de pouce après les deux années difficiles de crise sanitaire.
Au-delà de cette sélection, c’est la reconnaissance d’un site, de sa valeur historique. Ça apporte une nouvelle visibilité même pour les habitants qui circulent au pied du Rocher au quotidien.
Sébastien Falcon, directeur du site
Tout comme pour le Rocher et la Chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe, en Haute-Loire. Cette sélection est une bouffée d’oxygène. « On est dans une période incertaine, évoque Sébastien Falcon, directeur du site. Les deux années de crise sanitaire ont été compliquées, d’autant plus que nous avons connu des érosions sur le rocher ». C’est la deuxième fois que l’édifice est sélectionné. « La première fois, c’était en 2014. On faisait partie de la sélection Auvergne et on est arrivés 4e dans la finale nationale devant le Mont-Saint-Michel. On était contents de le devancer. Aujourd’hui, c’est une nouvelle chance. Notre territoire est sensible à cette émission ». En 2015, c’est la cathédrale du Puy-en-Velay qui avait été sélectionnée pour l’émission. « Au-delà de cette sélection, c’est la reconnaissance d’un site, de sa valeur historique. Ça apporte une nouvelle visibilité même pour les habitants qui circulent au pied du Rocher au quotidien ».
Pour les touristes, l’effet « waouh » est garanti lorsque vous vous approchez du Puy-en-Velay. « C’est un marqueur identitaire du département, un résumé géologique et un pèlerinage humain. Le rocher et sa chapelle ne font qu’un. On ne les imagine pas l’un sans l’autre. Ils sont entre la terre et le ciel. C’est un travail de la nature et de l’homme : l’homme a prolongé le travail de la nature. Il représente bien le site du Puy-en-Velay ». Cette sélection pour la région Auvergne-Rhône-Alpes est un plus pour Sébastien Falcon, elle va permettre aussi de toucher la clientèle rhône-alpine.
Les votes du public sont attendus jusqu’au 27 mai et pour faire votre choix c'est ici. Un tournage est prévu dans chacun des sites à la fin du mois de juin et au début du mois de juillet. Un premier classement sera donné par région, et le classement final devrait être annoncé pour les journées européennes du patrimoine, au mois de septembre.