Une solution a été trouvée pour permettre au service des urgences de l'hôpital d'Ambert de rouvrir. Il est fermé depuis le 27 octobre 2021 par manque de médecins. L'embauche d'intérimaires est de nouveau possible. Les urgentistes des hôpitaux du Puy-de-Dôme ont aussi joué la solidarité.
Un retour à la normale très attendu. Les urgences de l’hôpital d’Ambert dans le Puy-de-Dôme vont rouvrir le 16 novembre 2021. Le service a été fermé le 27 octobre dernier. Il fonctionnait principalement avec des intérimaires. Une loi, la loi Rist, allait encadrer leurs rémunérations. Ces médecins ont préféré renoncer à venir travailler à Ambert. « Sans les intérimaires, on ne peut pas fonctionner », témoigne Vincent Ménard, responsable du service des urgences et du SMUR à l’hôpital d’Ambert. « Pour faire tourner un service d’urgences et de SMUR, il faut 12 équivalents temps plein et nous n’en avons que deux au centre hospitalier d’Ambert. Forcément, il nous faut du renfort. »
Depuis le 27 octobre, seul le SMUR fonctionnait encore. Pour les urgences, les habitants devaient faire jusqu’à 45 km vers Thiers pour trouver les premières offres de soin.
Solidarité entre hôpitaux
Depuis que ce système a minima est entré en service, la direction de l’hôpital s’est efforcée de trouver une solution. Une solution rendue possible grâce à l’ajournement de cette loi Rist jusqu'en 2022. L’emploi d’intérimaires est de nouveau possible et l’hôpital a une visibilité jusqu’au 31 décembre. « C’est une excellente nouvelle pour tout le monde de pouvoir offrir ce qui est dû à la population ambertoise », se réjouit Patrice Beauvais, le directeur de l’hôpital. L'établissement bénéficie aussi de la mobilisation des professionnels de santé, en premier lieu, des médecins de l’hôpital eux-mêmes. « Il y a également un apport extraordinaire des médecins-urgentistes du CHU de Clermont-Ferrand qui ont eu un grand sens de la solidarité inter-hospitalière », continue Patrice Beauvais. « Des médecins du centre hospitalier de Thiers vont venir également sur un certain nombre de plages horaires pour assurer la continuité des soins. »
Une solution temporaire. Pour la rendre pérenne, la direction de l’hôpital compte sur la future instauration d’une prime de solidarité territoriale. Une bourse de postes permettra de faire le bilan des besoins en remplacements des hôpitaux sur un même territoire. Les médecins seront autorisés à aller assurer des permanences dans d’autres établissements que celui où ils sont affectés. « Ca aura l’avantage d’être organisé, structuré avec des médecins qui connaissent bien l’hôpital public », assure Patrice Beauvais.
Contrat d'engagement
Mais ce que cette fermeture a mis un peu plus en avant, c’est la pénurie de médecins sur le sol français et notamment dans les territoires reculés. André Chassaigne, le député communiste du Puy-de-Dôme, se réjouit de cette réouverture des urgences à Ambert. Il va défendre une proposition de loi qui sera mis en débat le 2 décembre 2021 à l’assemblée nationale. Elle veut contraindre les étudiants en médecine à s’installer dans les déserts médicaux. « Cette proposition de loi aura pour premier objectif d’établir un contrat d’engagement avec les étudiants », précise le député. « Ils prendront l’engagement de venir travailler dans les territoires sous-dotés en milieu rural mais aussi dans certains quartiers urbains. En échange, ils auront une rétribution sur un certain nombre d’années en début de carrière. »
Augmenter le numerus clausus pour les universités situées dans des régions où les besoins en professionnels de santé sont forts, leur accorder le financement nécessaire pour accueillir un plus grand nombre d’étudiants sont d’autres aspects de cette proposition de loi. Enfin André Chassaigne défend aussi l’idée qu’il n’y ait pas de conventionnement avec l’assurance maladie dans les secteurs où il y a suffisamment de médecins. Pour avoir un conventionnement, les médecins devront attendre le départ d’un autre médecin.