À 26 ans, Thibault Omerin a décidé de marcher dans les traces de sa famille. Et pour ça, rien de tel que des chaussures et surtout des lacets ! Un accessoire comme un autre, mais qui peut s’avérer très tendance. Thibault Omerin a lancé sa petite entreprise de lacets 100 % auvergnats et originaux.
Dans la mode, tout est une question de détail, de la tête aux pieds. Thibault Omerin l’a bien compris : il a donc décidé de marcher dans les traces familiales de la tresse, et de fabriquer des lacets auvergnats. « Je suis issu d’une famille de tresse, on est dedans depuis 1906, je suis la sixième génération, c’était le grand-père de mon grand-père qui a lancé l’aventure familiale », raconte le jeune homme.
Ambert, la capitale mondiale de la tresse
Son histoire familiale se tisse en parallèle de l’histoire d’Ambert, dans le Puy-de-Dôme. Connue pour son papier, la petite ville de la vallée de la Dore est aussi devenue la capitale mondiale de la tresse. Pourtant, au début du 19e siècle, c’est Saint-Chamond, près de Saint-Etienne, qui tenait cette place. Certains ont choisi de franchir les monts du Forez moins d’un siècle plus tard avec le début de l’industrialisation. Grâce aux moulins à eau très présents dans la région et la force hydraulique qui pouvait entraîner la tresse, Ambert a su se démarquer et tisser sa toile dans le milieu de la tresse.
C’est dans les lacets que la famille Omerin commence même l’aventure, mais aussi des galons, des passementeries, et autres tresses. La suite de la saga se tourne vers des produits plus techniques mais toujours liés à la tresse. De son côté, Thibault Omerin a choisi un retour aux sources. « Ça fait partie de mon histoire familiale, je voulais reprendre ce savoir-faire en lui apportant un peu de modernité, et le lacet est vieux comme le monde ».
Des lacets fabriqués entièrement en Auvergne
Depuis plus d’un an, maintenant, le jeune homme a donc tissé des liens avec différents partenaires pour monter son entreprise. Des partenaires tous situés dans le Puy-de-Dôme. Tout commence à Riom, c’est dans sa boîte à idées que Thibault Omerin imagine. À Vertolaye, il est en lien avec l’entreprise Gauthier-fils qui s’occupe du tressage. « Une fabrication à l’ancienne avec des machines en bois qui ont près de 150 ans ». À Billom, les lacets sont assemblés et certifiés. À Thiers, les lacets prennent un coup de peinture, et à Courpière, on s’occupe de la coupe des vis.
C’est le dernier accessoire de mode que nous n’avons pas poussé jusqu’au bout
Thibault Omerin, 26 ans
« Je me suis rendu compte que d’acheter un lacet fait en France, c’était compliqué. Si on veut une couleur spécifique, c’est difficile de trouver. En plus, c’est le dernier accessoire de mode que nous n’avons pas poussé jusqu’au bout. Je connais très bien le milieu de la tresse, c’est dans mes gênes ». L’histoire familiale, la personnalisation, l’aspect écologique avec le made in France, l’emploi local, ce sont toutes ces raisons qui ont poussé Thibault à se lancer dans l’aventure. « Il faut savoir que pour une paire de lacets ça représente une bouteille plastique de 50 cl qui est recyclée. Les couleurs principales des lacets sont en fait en polyester recyclé ». Jusqu’à l’embout en métal des lacets, Thibault a choisi la personnalisation : « Il y a 12 couleurs d’embouts et 12 couleurs de lacets. 144 combinaisons possibles avec 4 tailles différentes. Et les embouts sont interchangeables ».
À sa hauteur, le Tresseur, comme il se surnomme et pour le nom de sa marque, veut participer à la réindustrialisation de la France et de l’Auvergne. À l’heure actuelle, Thibault est tout seul dans l’entreprise, mais ils sont plus d’une trentaine de personnes à intervenir de la production à la finition.