Chaque année, le Moulin Richard de Bas accueille plus de 40 000 visiteurs de toute la France. Situé près d’Ambert dans le Puy-de-Dôme, il est le dernier moulin à papier encore en activité en Auvergne. Une visite insolite et historique.
En plein cœur du parc naturel régional du Livradois Forez, près d’Ambert, dans le Puy-de-Dôme, se cache le dernier moulin à papier encore en activité, en Auvergne. Le Moulin Richard de Bas date du 15ème siècle et continue de perpétuer un savoir-faire ancestral qui a failli disparaître. Sauvé en 1941 par le grand-père d’Emmanuel Kerbourc'h, co-gérant du Moulin Richard de Bas, qui a racheté le lieu et relancé l’activité en déclin.
« On fabrique du papier très lentement avec une ancienne méthode »
La matière première n’est pas du bois, mais de vieux chiffons en tissu récupérés. L’eau du ruisseau va tomber sur la roue du moulin et va la faire tourner environ 25 tours par minute. « On est dans une société industrielle, et là, on est complètement hors du temps. On fabrique du papier très lentement avec une ancienne méthode. Et ça nous tient à cœur de conserver tout ce savoir-faire et toute cette tradition. Ça donne du sens aux choses », explique Emmanuel Kerbouc’h.Après 36 heures, le chiffon a été broyé et mélangé à l’eau, c’est devenu une pâte. Ensuite, la pâte est filtrée et tamisée pour former une feuille.
7 ans d'apprentissage pour devenir papetier
« C’est le coup de main, le savoir-faire. On a uniquement nos yeux et nos mains pour le réaliser. On a une tolérance de 5 grammes par mètre carré, ce n’est pas énorme. C’est pour ça qu’il fallait 7 ans d’apprentissage à l’époque pour devenir papetier », ajoute Michel Convert, maître-papetier.Chaque année, 40 000 visiteurs venus de toute la France se pressent pour visiter le moulin. Ils peuvent même participer et s’initier aux gestes ancestraux.
« C'est un petit bout d'histoire que l'on a avec soi »
Ce papier d’excellence a été utilisé pour l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, pour la Constitution de la Cinquième République et plus récemment pour des discours présidentiels et des prix Nobels.« Ce n’est pas un papier banal, il est fait avec la passion des gens qu’il y a ici, qui fabriquent du papier patiemment, feuille par feuille. Quand on utilise une feuille que l’on a achetée au moulin, en réalité, c’est un petit bout d’histoire que l’on a avec soi », évoque Emmanuel Kerbouc’h.
Le Moulin Richard de Bas retrace l'histoire du papier et l'âge d'or de la papeterie ambertoise.