Du 21 au 23 juillet, la petite ville d’Ambert, dans le Puy-de-Dôme, a vibré au rythme des concerts. Le World festival a accueilli près de 15 000 spectateurs, un record pour l’événement. On vous explique les clés de ce succès.
Kungs, Ofenbach, Feu ! Chatterton, Tryo ou encore Suzane...pendant trois jours, du 21 au 23 juillet, 18 artistes ont enflammé la scène du World festival Ambert, dans le Puy-de-Dôme. L’événement a attiré pour sa 34e édition pas moins de 14 589 spectateurs. Une affluence record.
Benoît Pascal, directeur du festival, indique :“Après deux années COVID, on a atteint les objectifs qu'on s'était donnés d'accueillir entre 5 et 6 000 festivaliers par soir. C’est du jamais vu sur le festival puisque en 2019, on avait eu entre 3 et 4 000 personnes par soir. Cela fait presque 15 000 festivaliers sur le week-end, à Ambert donc c'est un record. Au-delà de cela, ce qu'on retient surtout, c'est que le festival s'est super bien passé avec une belle ambiance, une bonne organisation, pas d'attente et beaucoup de joie de tous les festivaliers”.
Se remettre en question
Il explique les raisons de ce succès : “Cette réussite c’est avant tout beaucoup de persévérance parce que, en 2018, on avait eu un très gros déficit où le festival avait failli mourir. Grâce au soutien de tous les partenaires, une remise en question et beaucoup de travail, quatre ans plus tard, on est encore là, avec un nombre de festivaliers qui a été multiplié par sept, un budget qui a été multiplié par six. On essaie d’écouter les festivaliers. L'année dernière, on avait des grosses files d'attente aux toilettes, ça avait été un peu du grand n'importe quoi. Cette année, on a amélioré ce point. C'est comme ça sur plein de petites choses, la restauration, les buvettes, les entrées. La particularité du Festival c'est qu'il est 100 % bénévole donc je pense que ça apporte une âme particulière à la manifestation”.
Un budget de 860 000 euros
La particularité du festival tient aussi au mode de financement de l’événement : “Aujourd'hui le festival est autofinancé à 92 %. On a seulement 8 % de subventions, donc c'est un budget d’environ 860 000 euros. Le festival se finance de lui-même grâce aux recettes de billetterie, de la buvette, de la restauration et aussi grâce aux partenaires et aux mécènes”. Benoît Pascal indique comment il parvient à attirer des têtes d’affiches à Ambert : “C'est un travail de plusieurs années. Tous les ans, on met beaucoup de cœur pour accueillir du mieux possible les artistes, d'un point de vue logistique, sur les repas, les hébergements, les loges. On a la chance d'avoir tous les ans une super équipe technique, ce qui permet de créer des liens de confiance avec les producteurs qui organisent les tournées. On y met beaucoup de cœur. On a reçu des messages, notamment de Kungs et d’autres qui étaient tous contents”.
150 bénévoles
Pour exister, le festival d’Ambert repose sur ses 150 bénévoles. “C'est toujours compliqué de recruter des bénévoles, mais au final, cette année on a une grosse satisfaction : un mois avant le festival, on avait déjà nos équipes au complet. C'est la première fois que ça nous arrive. Ce qui a été compliqué à gérer cette année, c'est que malheureusement il y a eu de cas de Covid ou des cas contacts et donc sur les derniers jours, il a fallu trouver quelques remplaçants” précise le directeur. Il décrit le profil type des festivaliers : “Nos festivaliers viennent principalement de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il faut savoir qu'on a 50 % des festivaliers qui font à peu près 50 km pour venir. Beaucoup viennent de la région de Clermont-Ferrand ou de Saint-Etienne. On a aussi croisé des Bretons, des Bordelais. On a eu la chance cette année d'avoir des artistes pour lesquels c'était leur seule date, donc forcément ça fait venir d’un peu plus loin”.
Penser à la suite
A peine fini, il faut déjà songer au prochain festival : “C’est un éternel recommencement. On avait déjà commencé un peu la programmation avant le festival. Là, on va faire les comptes et enchaîner. Dès le mois de septembre, on va finaliser la programmation de l’été prochain”. En 2023, le festival comptera des aménagements durables sur son site. Benoît Pascal ne vise pas pour autant de nouveaux records : “Cette année, on était sur une nouvelle jauge, une nouvelle programmation, un nouvel aménagement du site et l'objectif, c'est vraiment de la pérenniser. On n’a pas la volonté de faire venir 15 000 personnes sur un seul soir. On veut rester à taille humaine. Je pense que c'est ce que les gens attendent aussi”. Depuis sa création en 1989, le festival auvergnat a accueilli 7 000 artistes, musiciens et danseurs venus de près 100 pays.