Rien ne va plus entre le promoteur du restaurant Burger King et la municipalité d'Aubière : le tribunal administratif n'a pas remis en cause l'arrêté suspensif des travaux pris par le maire qui donne dans le "copinage de voisinage" selon le président de Quantum Development.
Le 26 mai, le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a débouté la société Quantum Development qui demandait la suspension de l'arrêté municipal visant à stopper le chantier de construction d'un Burger King sur le sol de la commune. Cet arrêté interruptif de travaux avait été pris le 29 avril dernier afin de bloquer la construction d'un drive.
Le maire d'Aubière, Christian Sinsard, estime avoir été trompé sur la destination du bâtiment pour lequel il avait accordé un permis de construire, précisant que la vente au volant à l’extérieur du bâtiment n’avait pas été indiquée sur les plans qui ont accompagné les demandes de permis de construire.
Vendredi, Franck Dondainas, le président de Quantum Developpement, a vivement réagi dans le journal de 12h de France 3 Auvergne. "Depuis le début de cette affaire, tout est légal, dit-il, le préfet a d'ailleurs écrit que nos permis respectaient le droit et l'urbanisme en général". S'il met en avant la transparence dans la constitution du dossier, le chef d'entreprise admet, toutefois, que le nom de l'enseigne qui doit occuper les lieux n'a pas été initialement dévoilé afin de respecter "le cadre des clauses de confidentialité".
Le maire d'Aubière est dans une posture et je dirais même dans du copinage de voisinage.
"Aujourd'hui, on n'est pas dans un problème d'urbanisme, on n'est pas dans un problème de riverains, poursuit M. Dondainas, on est dans un problème de posture politique archaïque, c'est uniquement ce qui motive l'animosité contre ce projet". Quantum Development entend poursuivre jusqu'au bout cette opération qui doit aboutir à l'ouverture prochaine d'un restaurant Burger King dans la couronne clermontoise et la création de 120 emplois. Les travaux étant toujours stoppés, Franck Dondainas précise que, aujourd'hui, "11 entreprises sont à l'arrêt sur ce chantier, 37 salariés sont partiellement en chômage technique".
Dans les prochains jours, l'affaire devrait à nouveau se retrouver devant le tribunal des référés. "Nous allons refaire une assignation collective", dit, remonté, Franck Dondainas, qui affirme par ailleurs avoir "proposé moult compromis" à la municipalité. Opposé à un maire qu'il considère comme étant "dans une posture et (…) même dans du copinage de voisinage", leur différend pourrait encore durer et aller "jusqu'au Conseil d'Etat".
En attendant, les deux hommes se retrouveront dès le 2 juin devant le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand après que le maire, Christian Sinsard, ait déposé une plainte en diffamation contre Quantum Development pour une banderole affichée sur le bâtiment de la discorde.