Elus au service des habitants de leurs communes, les maires qui ne supportent plus la pression de la gestion communale sont de plus en plus nombreux dans le Puy-de-Dôme. Certains comme le maire de Malintrat ne se représenteront pas aux prochaines élections, d’autres démissionnent sans attendre.
Conseiller municipal en 1995, puis adjoint et maire depuis 2 mandats, Christian Ollier est fier de la dernière réalisation dans sa commune de Malintrat dans le Puy-de-Dôme : une nouvelle salle des fêtes qui remplacera celle "qui n’est plus aux normes". Un projet débuté il y a 8 ans, mais aujourd’hui lancer une opération à 1 million d’euros ne serait plus possible dans cette commune qui compte un millier d’habitants : "notre capacité d’autofinancement s’est réduite du fait des restrictions budgétaires de l’Etat". Selon lui la faute incombe aussi aux intercommunalités qui privent les municipalités de moyens.
S’il assure vouloir poursuivre son mandat jusqu’à son terme, il s’interroge sur l’opportunité d’en briguer un nouveau : "on a été élus sur un programme sincère et on n’arrive pas à donner vraiment satisfaction aux gens quand ils ont des demandes qui sont légitimes en même temps. Et on leur dit: mais attendez, moi je ne peux pas vous donner ça parce que je n’ai plus les moyens de vous le donner".
A quelques kilomètres de là, à Reignat, 370 habitants, le maire ne souhaite pas commenter sa démission annoncée début septembre. Les habitants sont surpris, mais comprennent sa décision : "certains voudraient des routes goudronnées, des belles chaussées, mais voilà probablement il y a des priorités sur la commune. Je comprends qu’il y ait un ras-le-bol général" dit l’un d’eux.
En France, depuis 2014, près d’un millier de maires ont rendu leurs écharpes tricolores, 90% dans des communes de moins de 2000 habitants.