"Ça suffit de détruire la faune sauvage" : dans le Puy-de-Dôme, ils veulent protéger les renards

La liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD) a été arrêtée par le ministère de la Transition Ecologique. Parmi d’autres espèces figure le renard. De nombreuses associations s’élèvent contre cette liste et notamment dans le Puy-de-Dôme.

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Ce renardeau a de la chance. Il a été sauvé par un particulier et se trouve entre de bonnes mains, celles du président de l'association Panse Bêtes du Puy-de-Dôme, Laurent Longchambon. Mais il faudra beaucoup plus qu’une patte cassée à ce petit renard pour échapper à la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD). Il reste encore considéré comme nuisible, regrette Laurent Longchambon : « Si demain on devait réfléchir autrement le dogme qui tourne autour du renard et tout ce fantasme, c’est à travers des bienfaits qu’il pourrait apporter sur des problématiques telles que la maladie de Lyme, la régulation à laquelle il participe pour les campagnols… »

Un "allié naturel"

Le renard est un prédateur naturel du rat taupier, un animal qui occasionne beaucoup de dégâts chez les agriculteurs : « On a un allié naturel qui est gratuit et qui fait très bien le travail, c’est le renard. Il tue plus de 5 ou 6 000 campagnols par an par renard. Au lieu de le considérer comme un allié et de le laisser faire son travail, on l’extermine dans les mêmes régions où il y a les pullulations », dénonce Christian Bouchardy, président de la LPO Auvergne.

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La liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD) a été arrêtée par le ministère de la Transition Ecologique. Parmi d’autres espèces figure le renard. De nombreuses associations s’élèvent contre cette liste et notamment dans le Puy-de-Dôme. ©France Televisions

Un nuisible ? 

Mais l’animal reste sur la liste pour d’autres raisons, avancées par les chasseurs : « Je ne dis pas que les renards ne mangent pas de campagnols, bien au contraire. Par contre, ils mangent des poules, des oiseaux, des lièvres, des perdrix, des faisans… », affirme Dominique Busson, président de la Fédération de chasse 63.

Une consultation publique

La liste des espèces ESOD est décidée au niveau de la préfecture par une commission réunissant les agriculteurs, les chasseurs, les piégeurs, les associations de défense des animaux ainsi que des scientifiques, qui décident de l’inscription. Mais Christian Bouchardy ne l’entend pas de cette oreille : « On va attaquer tous les arrêtés départementaux qui autorisent la destruction du renard. On ne connaît pas l’issue, mais on en a marre. Ça suffit de détruire la faune sauvage pour rien du tout. » Une consultation publique est ouverte sur le site du ministère de la Transition Ecologique. Les citoyens peuvent s’exprimer sur le projet d’arrêté de la liste ESOD jusqu’au 6 juillet.

- Propos recueillis par Romy Ho A Chuck, France 3 Auvergne

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