Colline Gery exerce un métier un peu spécial. Passionnée par les chevaux depuis toute petite, elle soigne désormais leurs dents. La jeune technicienne dentaire équin exerce dans toute la région Auvergne, et au-delà.
La passion de soigner les chevaux, jusqu'aux dents. Colline Gery est devenue officiellement dentiste équin en décembre 2023. Plus qu'un métier, c'est une vocation qu'a découverte la jeune femme. Il faut dire que depuis toute petite, son amour des chevaux ne s'est jamais tari.
Cavalière dès ses quatre ans, elle aime tout de suite monter. Sa passion prend un nouveau tournant lorsque sa famille, installée à Auzelles dans le Puy-de-Dôme, adopte un poulain, après un accident tragique. "La jument de notre voisin a été frappée par la foudre, elle avait un petit, on a récupéré le poulain. On l'a appelée Chanel, je la nourrissais au biberon", se souvient Colline Gery.
Chanel grandi et Colline avec : "Avoir un cheval, ça m'a permis de monter presque tous les jours, pas seulement le mercredi après-midi", raconte-t-elle. De là, les choses s'enchaînent : "Mon père a acheté un autre cheval pour lui tenir compagnie, puis un autre, maintenant il en une dizaine."
Seulement deux formations en France
Un jour qu'elle monte un de ses chevaux, prénommé Hélium, elle sent une gêne, n'arrive pas à le diriger correctement. "Il avait quelque chose qui n'allait pas, en particulier au niveau de la bouche", se rappelle-t-elle.
Elle fait venir un dentiste qui découvre une "dent de loup" : "C'est une pathologie qui fait que la première molaire va créer une gêne avec le mors, il fallait la retirer", détaille la spécialiste. C'est son premier contact avec le métier de dentiste équin.
Après un bac en conduite et gestion d'une entreprise hippique (CGEH), elle se dirige vers une licence de biologie. Puis, elle postule pour une formation de technicien dentaire équin à Lons-Le-Sonnier, une des deux seules en France.
Au sein d'une classe de huit apprentis dentistes équins, elle apprend les rudiments du métier avec des cours de théorie et beaucoup de pratique. "On allait dans différentes écuries dans toute la France, on voyait des chevaux de trait, des ânes, des mules, des chevaux de course... C'était très enrichissant", poursuit la jeune femme.
Un métier physique
Après 18 mois de formation, la jeune femme est diplômée et rentre exercer dans sa région natale. Elle s'installe à Courpière dans le Puy-de-Dôme en janvier. "Pour mon tout premier client, j'étais impressionnée mais ça s'est très bien passé, la jument a été adorable et j'ai pris confiance en moi", témoigne-t-elle.
Depuis elle s'est fait connaître grâce au bouche-à-oreille et à ses réseaux sociaux. "Maintenant j'ai des clients dans toute l'Auvergne-Rhône-Alpes, dans les régions limitrophes, et même jusqu'à Annecy. Je débute alors je suis obligée de beaucoup me déplacer pour gagner ma croûte", explique-t-elle.
Mais comment fait-elle concrètement pour soigner les dents des chevaux ? "C'est un métier assez physique, on est tout le temps gainé pour vraiment avoir accès à la bouche du cheval", répond-elle. Pour ne pas que les dents du canasson ne se referment sur ses mains, Colline Gery utilise un ustensile appelé un ouvre-bouche, qui sert à bloquer la mâchoire. Mais parfois cela ne suffit pas.
"'Si un cheval est nerveux et violent, qu'il essaie de me mettre des coups de sabots, je conseille toujours d'appeler le vétérinaire pour le sédater", poursuit-elle. Pour travailler, elle commence par rincer la bouche de son patient à quatre pattes. Elle utilise ensuite deux fraises différentes selon les besoins.
"Apporter du confort et du bien-être au cheval"
Parmi les pathologies les plus courantes, il y a les "surdents", des sortes de "pointes d’émail". "La mâchoire supérieure est plus large que celle du bas, il n'y a pas de friction et le côté extérieur de la dent n'est pas poli, ça crée ces pointes qui viennent blesser l'intérieur de la bouche", détaille Colline Gery.
Voilà pourquoi un suivi dentaire, au moins une fois par an, est nécessaire selon elle. '"Il y a aussi des aspects positifs au niveau digestif, avoir une bonne bouche va permettre une bonne mastication, une meilleure assimilation des fibres. On peut ainsi éviter les coliques, les bouchons œsophagiens...", ajoute-t-elle.
Rien ne lui plaît plus que de pouvoir ainsi soulager les chevaux. "Ce travail, c'était un rêve pour moi. Pouvoir apporter du confort, du bien-être au cheval, et de la satisfaction à son propriétaire, ça me fait vraiment plaisir", s'exclame-t-elle. Aujourd'hui, elle assure avoir trouvé son propre bien-être dans cette profession.