Les 13 et 14 septembre, le Syndicat des Musiques Actuelles tient son congrès national à Clermont-Ferrand, à la Coopérative de mai. L’occasion pour les professionnels de la musique d’échanger et de débattre sur de nombreux sujets, et en particulier sur l’égalité femmes-hommes.
A la Coopérative de mai de Clermont-Ferrand, le Syndicat des Musiques Actuelles organise son congrès national les 13 et 14 septembre. L’événement est l’occasion de s’interroger sur la place de la femme dans le monde de la musique, lors d’une table ronde. Sur 90 festivals emblématiques en 2019, 14 % seulement des musiciens étaient des musiciennes, et seuls 5 % des groupes étaient majoritairement féminins C'est ce constat sans appel qui a poussé Manon Caussigac à réaliser une série documentaire, « La Cantatrice chôme ». Elle explique : « Quand tu es une gamine et que tu commences à jouer d’un instrument, on va t’aiguiller vers un instrument type piano et vers la voix. Il y a peu de nanas qui continuent aujourd’hui à la batterie ou à la basse. C’est cette absence de modèle qui est flagrante et il y a beaucoup d’éléments qui rentrent en compte ».
"C’est difficile de se sentir légitime"
De l'autre côté de la scène, la place des femmes n'est pas vraiment plus lumineuse : 2 % de techniciennes, 12 % de dirigeantes de salles. Sophie Broyer est programmatrice depuis des années aux Nuits de Fourvière, à Lyon. Elle est presque un ovni dans ce monde d'hommes. Elle indique : « C’est difficile de se sentir légitime. On se sent toujours un petit peu à côté, un petit peu en dehors de leur club, de leur fraternité. Ca tend un peu à changer. Il faut donner des rôles modèles afin que les plus jeunes femmes, qui sont en formation, voient qu’il y a des directrices de salles et des programmatrices, qu’il est possible d’être une femme dans ce métier ».
Des aides conditionnées
Autre axe pour améliorer l'égalité hommes-femmes : la formation aux violences sexuelles et sexistes. Depuis 2020, le Centre National de la Musique conditionne d'ailleurs ses aides et subventions à la formation des équipes au sujet. Alessandra Andouard, chargée de coordination égalité femmes-hommes au Centre National de la Musique, souligne : « C’est un problème systémique qui engendre des inégalités. Il y a un lien entre le fait de lutter contre les violences sexistes et sexuelles et le fait de permettre aux femmes de se sentir légitimes, de ne pas avoir peur de se lancer dans ces métiers-là ».
Depuis 4 ans et le début du long chemin vers l'égalité femmes-hommes dans le monde musical, on constate une légère augmentation de la représentativité féminine dans le ce secteur. Mais la conclusion de cette table ronde reste sans équivoque : c'est loin d'être gagné.