Rare en France, la culture de micropousses en conteneurs a été jugée prometteuse par la coopérative Limagrain. L'entreprise a décidé de développer cette nouvelle forme d'agriculture dans le département du Puy-de-Dôme.
À Clermont-Ferrand, Marie Usson a décidé de se lancer dans la culture des micropousses, des très jeunes pousses, comestibles, avec d’importantes valeurs nutritionnelles. Une production rare en France.
Pour être assurée d’en produire chaque saison, été comme hiver, en évitant les conséquences des aléas climatiques, elle a choisi une méthode innovante : la culture de micropousses dans un container. "On a plus le choix que d’évoluer dans les structures agricoles. C’est une sécurité aussi. C’est un complément de revenu pour l’exploitation", explique l'agricultrice plutôt habituée aux grandes plantes comme le maïs ou le blé.
Capucine, aneth, basilic, coriandre ou encore thym, elle vend ses plantes aromatiques aux restaurateurs, principaux clients des producteurs de micropousses, qui les utilisent dans leurs cuisines comme éléments de décoration des assiettes.
"Essayer de nourrir un maximum de personnes sur cette planète"
Moins consommatrice d’espace, cette nouvelle forme d’agriculture est le credo de Vif Systems, une start-up implantée dans la banlieue de Lyon qui développe la culture de micropousses en container.
"Les micropousses elles sont extrêmement tendres, fraiches, non ligneuses, donc pas dures. Et elles ont des propriétés organoleptiques importantes, donc du goût et beaucoup d’odorat", détaille Philippe Audibert, responsable de la communication de l'entreprise.
Anciens containers maritimes recyclés, production sans engrais et économe en eau, il a fallu 3 ans à la structure pour mettre au point son projet. "L’idée est venue du besoin d’essayer de nourrir un maximum de personnes sur cette planète puisqu’en 2050 nous seront 9,7 milliards d’individus sur Terre. L’idée est d’amener, à travers l’agriculture verticale, des hauts rendements avec très peu de mobilisation de sols et d’énergie", complète M. Audibert.
Cette nouvelle forme d'agriculture a retenu l’attention de Limagrain qui a pris des parts dans la start-up lyonnaise. Le groupe semencier international a choisi de développer la culture de micropousses dans le département du Puy-de-Dôme. Un moyen notamment pour cette coopérative de répondre aux enjeux climatiques : "On avait un marché de la micropousse au service de la restauration et de l’alimentaire. On est en train de travailler la transformation de ces micropousses en ingrédients et on travaille aussi sur d’autres types de plantes qui vont être des ingrédients pour la cosmétique, la parfumerie et la santé humaine et animale", raconte Vincent Tardif, le directeur de la stratégie et du développement de nouvelles filières de la coopérative française.
À ce jour, 11 conteneurs ont été installés chez des agriculteurs adhérents de Limagrain. D’ici 2 à 3 ans, une soixantaine d'entre-eux devraient en être équipés.
Propos recueillis par Stéphanie Vinot / France 3 Auvergne