Après un ramadan "très solidaire", ces musulmans de Clermont-Ferrand préparent l'Aïd el-Fitr

Après 30 jours de jeûne, le ramadan prend fin ce mercredi 12 mai en France. Pour beaucoup de musulmans, il a été synonyme d'entraide et de partage. A Clermont-Ferrand, comme ailleurs, il faut composer avec les restrictions sanitaires pour préparer l’Aïd el-Fitr, la fête de rupture du jeûne.

Dans la soirée du mercredi 12 mai prend fin le ramadan pour les musulmans en France. L’Aïd el-Fitr, la fête qui célèbre la fin de cette période de jeûne, se tient jeudi 13 mai. Le Covid-19 complique forcément la célébration.

Un pilier de la religion

La fête de la rupture du jeûne marque la fin d’un mois de jeûne et de partage pour les musulmans qui observent le ramadan. « Nous nous y préparons avec beaucoup de joie, confie Yassine Louzzani, porte-parole du Collectif des mosquées Clermont Auvergne. Cette fête signifie la fin du mois de jeûne mais aussi l’accomplissement du devoir divin. » Il explique que le jeûne est un effort à fournir pour « obtenir la miséricorde de Dieu » : « C’est éduquer notre âme à supporter les épreuves. Pour rien au monde je n’aurais jeûné, sauf pour Dieu. » Le jeûne du ramadan est un des 5 piliers de l’islam.
Chaque année, les dates de début et de fin du ramadan changent. En effet, cette période de jeûne est calquée sur l’apparition de la nouvelle lune. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) est chargé d’étudier l’astronomie et de fixer les dates avec précision.

Cette année, la fin du ramadan a été fixée au 12 mai, et l’Aïd el-Fitr au 13 mai. Le CFCM a partagé ces dates dans un post Twitter, de même que des recommandations au vu de la situation sanitaire.

« C’est ça qu’a révélé le ramadan : une générosité »

Au-delà du jeûne de nourriture, de boisson et l’absence de relations sexuelles, les musulmans qui ont observé le ramadan ont profité de cette période pour partager avec les plus démunis. « Jeûner nous a fait prendre conscience de ce qu'ils peuvent ressentir. Pendant le ramadan, le jeûneur doit être plus généreux que d’habitude, comme l’était notre Prophète », ajoute Yassine Louzzani.
Le secrétaire général de la grande mosquée de Clermont-Ferrand, Karim Djermani, retient beaucoup de positif de ce ramadan en temps de Covid-19 : « Le contexte sanitaire a révélé beaucoup de choses : une contrainte, une détresse, mais aussi une solidarité extraordinaire. C’est ça qu’a révélé le ramadan : une générosité qui transcende les générations et les appartenances culturelles. »

« Tout le monde doit pouvoir passer une bonne fête »

Egalement président de l’association Al’Haub, Yassine Louzzani a organisé des distributions de repas à destination des étudiants précaires. Environ 160 repas ont ainsi été délivrés chaque jour par les membres de son association, à Aubière. « Pour l’Aïd, si on peut, on donne à plus pauvre que soi. On donne environ 7€ par personne de son foyer, l’équivalent d’un repas. C’est la Zakat el-Fitr. L’Aïd est la fête de tout le monde, poursuit ce père de famille. Et tout le monde doit pouvoir passer une bonne fête. Bien manger et bien boire. »
La grande mosquée a également effectué des distributions de repas : « Cette année, nous avons vu les attentes multipliées par 3. Nous avons servi 300 repas par jour. Tout le monde a été très solidaire. Cela a permis aux jeunes de savoir qu’ils n’étaient pas seuls. Et quand vous rentrez chez vous avec ce travail accompli, le ramadan prend un autre sens. »
Jeudi matin, les musulmans pratiquants pourront se rendre à la mosquée pour la prière collective. Le président de l’association se réjouit : « Tout le monde est censé partager la joie et aller prier ensemble. C’est notre Noël à nous. » Après la prière, la journée est consacrée à son entourage.

Des restrictions sanitaires nécessaires

Malgré la levée du confinement début mai, certaines restrictions sanitaires toujours en place compliquent la célébration de grandes fêtes. Pour Aziza, Puydomoise, le couvre-feu a compliqué le ramadan : « On rompt le jeûne vers 20h30 ou 21h30 les soirs, c’est trop tard pour se réunir. On espère que l’année prochaine il n’y aura plus de couvre-feu. » Malgré le sens collectif et familial de la fête de l’Aïd el-Fitr, certains aménagements ont dû être mis en place. Le nombre de personnes dans les mosquées et salles de prière a été limité. « La capacité d’accueil a été limitée, mais certaines mosquées ont mis en place entre 2 et 4 services différents pour que tout le monde puisse aller prier, explique Amine Aissaoui, bénévole dans l’association El-Amane, à la Fontaine du Bac à Clermont-Ferrand. C’est pareil pour rendre visite aux proches ensuite, il n’y aura pas d’embrassades cette année. » Cela n’empêchera pas aux pratiquants de célébrer correctement la fin du mois saint. La grande mosquée de Clermont-Ferrand a, elle, mis en place deux créneaux bien distincts pour la prière au matin de l’Aïd : « Nous installons des chapiteaux en urgence pour accueillir du monde en extérieur. Nous allons faire deux créneaux de prière. Le premier à 7 heures, le second à 7h30, avec un battement entre les deux pour stériliser les espaces. C’est quand même mieux que l’année passée, où l’on n'avait pas de prière du tout pendant le ramadan ni pour l’Aïd. »

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