En été, les vétérinaires doivent souvent intervenir pour soigner des chiens et des chats victimes d’épillets. Ces petites herbes qui ressemblent à un épi de blé sont très dangereuses pour nos bêtes à quatre pattes. Une vétérinaire prodigue quelques conseils.
C’est un fléau qui s’en prend aux chiens et parfois aux chats tous les étés. A Aubière, près de Clermont-Ferrand, Magalie, propriétaire de Poppie, un dalmatien, raconte : « Poppie avait à peine quatre mois. Elle était dans le jardin, toute seule. Elle est rentrée dans le salon et s’est mise à éternuer frénétiquement. Ca ne s’arrêtait pas. Elle a éternué en continu jusqu’à l’épuisement. Elle s’est ensuite endormie. J’ai appelé une amie vétérinaire qui m’a dit de ne pas chercher plus loin et que c’était dû à un épillet dans le nez. On a emmené le chien chez le vétérinaire. Poppie a été sédatée et a eu une petite anesthésie générale. L’épillet était au fond de son nez ».
Poppie, magnifique dalmatien de 4 mois, s'est blessée à cause d'un épillet dans le nez. ?Magalie Canuto @F3Auvergne pic.twitter.com/q73WShuyMS
— Catherine Lopes (@lacatch) July 19, 2021
J'ai eu très peur
Il s’agit d’un épi se détachant de sa tige en séchant. Les épillets sont présents aussi bien dans les champs que dans certaines pelouses. Magalie poursuit : « Avant d’avoir Poppie, je n’en avais jamais entendu parler. Pourtant, j’avais eu d’autres chiens chez mes parents. Je vois les épillets dans la rue et ça ressemble à une sorte de blé. Mais je n’étais pas consciente que ça pouvait être aussi dangereux pour les chiens. La première fois, je n’avais aucune idée de ce que ça pouvait être. J’ai eu très peur. On a pensé à une sorte de crise d’épilepsie ».
Ca fait des abcès et c’est très douloureux
Le problème de l’épillet est qu’il s’accroche partout. Charlotte Brou, vétérinaire à Aubière, près de Clermont-Ferrand, indique qu’en été, elle est très souvent confrontée à ce problème : « On voit énormément de propriétaires qui viennent nous consulter pour des épillets. J’ai l’impression que cette année, il y en a encore plus. On a de nombreuses consultations à partir du mois de juin, jusqu’en septembre. Dans une journée, on peut avoir une ou quatre consultations. En début d’été, avec de bonnes journées de sécheresse, c’est un phénomène très récurrent ». Elle poursuit : « Un épillet est une petite herbe qui vient de graminées qu’on trouve un peu partout et qui se détache au moment des sécheresses, des chaleurs. Il vient se loger de préférence sur les oreilles, dans les espaces entre les doigts, dans les yeux –plus chez les chats- et dans le nez. On peut aussi en trouver sous la peau. Ca fait des abcès et c’est très douloureux. Dans l’oreille, ça peut même aller jusqu’à piquer le tympan. Ca peut créer des infections. Il y a une petite pointe avec des piques et cela fait comme un hameçon, ça ne recule pas ».
Pour la vétérinaire, le propriétaire doit être attentif au moindre signe : « Quand l’épillet s’est planté dans les oreilles, après une promenade, le chien se secoue violemment la tête. Quand l’épillet est dans le nez, il éternue et il peut même crier. Au niveau de la patte, un petit abcès peut se former entre les doigts, une boule rouge ou violacée que le chien lèche en permanence ».
Une intervention réalisée par un vétérinaire
L’intervention est parfois délicate. Charlotte Brou souligne : « On va regarder avec notre otoscope. Une fois qu’on a identifié l’épillet, on utiliser une pince pour le retirer. Dans deux cas sur trois, il faut endormir l’animal. Il vaut mieux l’endormir pour éviter de léser le tympan si le chien bouge au mauvais moment. Quand l’épillet est là, il faut l’intervention d’un vétérinaire. Le propriétaire ne peut pas aller le chercher par lui-même. Sans l’otoscope et la pince à épillet, on n’a aucune chance ». Depuis sa première mésaventure avec un épillet, Magalie est très vigilante avec sa chienne Poppie : « Maintenant, dans le jardin, on arrache toutes les mauvaises herbes qui sont susceptibles de faire ça. Dans la rue, on essaie d’être vigilant au maximum. On évite les zones où il n’y en a beaucoup sur les trottoirs. Entre propriétaires de chiens, on en parle beaucoup. On peut passer à côté d’une blessure. Les cockers en ont parfois sous les pattes ».
Quelques conseils
Charlotte Brou recommande : « Il faut surveiller les animaux après les promenades et bien regarder les oreilles. Ca va se mettre sur la peau et ça va rentrer dans l’oreille quand le chien va bouger la tête ou se gratter. Si l’épillet est collé dans les poils, il faut l’enlever avant qu’il aille piquer le chien. Pour les chiens avec des grandes oreilles, il faut éviter de les promener dans les endroits où il y a beaucoup d’épillets, des herbes hautes ». Alors soyez bien vigilants cet été avec vos animaux.