En Auvergne, le « do it yourself » cartonne suite au confinement

Le confinement a décuplé les envies du « fait maison » en Auvergne. Magasins de bricolage, jardineries, merceries… tous ont été pris d’assaut par des clients désireux de mettre la main à la pâte. 

Des files d’attente interminables devant les magasins de bricolage, les jardineries, les merceries… voilà une conséquence inattendue du confinement. Les Auvergnats ont décidé de faire les choses eux-mêmes que ce soit en cuisine, au jardin, en couture, en bricolage ou en menuiserie. Une envie de renouer avec des activités manuelles et de mener un mode de vie plus écologique.

Une envie de changement

« Au début du confinement, à force de rester tout le temps à la maison, j’ai eu des envies de changement », souligne Maëlle Frizac. Tombe sous ses yeux un petit meuble acheté chez Emmaüs qu’elle s’était toujours promis de retaper. Elle se dit alors que le jour est venu. Sauf que les magasins de bricolage sont fermés et les sites pris d’assaut. Après beaucoup de temps et de patience, elle parvient à obtenir les outils, la peinture et le papier peint nécessaire à la rénovation. L’étape la plus compliquée.

Ensuite, « J’ai d’abord poncé le meuble dehors avec mes enfants puis j’ai tenté de le repeindre avec eux. Après que mon fils a mis sa main sur la peinture toute fraîche m’obligeant à tout refaire, je le repeignais tous les soirs après leur coucher. Puis, j’ai posé le papier peint. Pour la rénovation, je me suis inspirée de ce que j’ai vu sur les réseaux sociaux », décrit-elle.

Expérimenter des activités nouvelles

« Pendant le confinement, j’ai fait mes premiers pas en couture », confie Angélique Mangon qui habite tout près de Billom dans le Puy-de-Dôme. « J’ai commencé par faire des lingettes démaquillantes puis un sac en tissu pour mon tapis de yoga et enfin, avec les autres couturières de mon village, on s’est mobilisées pour fabriquer des masques et des blouses pour l’Ehpad de Lempdes qui en manquait cruellement ». Heureusement, elle avait eu la bonne idée d’acheter du tissu avant le confinement car les merceries ont été fermées une bonne partie du temps. 

Autre activité nouvelle qu’elle a pu expérimenter : la confection de boucles d’oreilles en origami avec du tissu. Pour cela, la jeune femme de 31 ans s’appuie sur des tutos disponibles sur internet. Coquetterie ultime : elle assortit ses boucles d’oreille avec le nouvel élément indispensable pour sortir dans la rue, le masque.

Un mode de vie plus écologique

Avec le confinement, Vinciane Audart s’est également remise à la couture : des masques, des trousses de toilette… Mais pour le reste, le « do it yourself » était déjà sa philosophie de vie. « J’aime la cuisine, faire des gâteaux depuis toute petite, explique la jeune Chamaliéroise de 27 ans, un jour j’ai acheté un livre pour faire ses cosmétiques bios et ça m’a plu, j’avais un peu l’impression de faire ma propre tambouille ». 

De fil en aiguille, elle se renseigne sur la composition des produits cosmétiques, plutôt opaques, et décide de fabriquer tout elle-même. C’est plus écologique et « financièrement, par exemple, c’est plus intéressant de faire un masque pour la peau avec un peu de noix de coco ou de banane que d’en acheter un tout fait », ajoute-t-elle. Des produits cosmétiques, elle passe aux produits d’entretien. Dorénavant, la seule chose qu’elle achète c’est du produit vaisselle. Tout le reste est fabriqué par ses soins.

La vie au grand air

A Saint-Jean-des-Ollières dans le Puy-de-Dôme, Line a passé tout le confinement dans son jardin. Ses chambres d’hôte étant fermées, cela lui a vraiment laissé le temps de « tout réaménager pour le rendre encore plus écologique ». Pour cela, elle suit des cours sur internet. Ce qui donne à l’arrivée « des carrés où plusieurs espèces sont associées, l’une protégeant l’autre des insectes, comme la tomate et le basilic ensemble », raconte Line Lancelot-Pain. Autre innovation : « la pelouse tondue est déversée sur les plantations ce qui empêche les mauvaises herbes de pousser et conserve l’humidité ». 

Ses efforts ne s’arrêtent pas là. Au lieu d’acheter des graines germées à un producteur, elle décide de les faire germer elle-même dans une petite serre. Ensuite, elle réaménage un point d’eau pour récupérer l’eau de pluie qui ruisselle des toits et repeint l’ensemble des barrières sur son terrain. Son jardin est désormais bien mieux entretenu qu’il y a trois mois. Reste plus qu’à surveiller la pousse des plantations. 

 

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