Début janvier, l’INSEE a dévoilé les nouveaux chiffres du recensement. Dans le Puy-de-Dôme, deux tendances se dégagent : les campagnes éloignées des villes continuent de se vider. Tandis que les grandes agglomérations attirent de plus en plus d’habitants.
À La Godivelle, difficile de trouver quelqu’un pour nous raconter l’histoire du village le moins peuplé du Puy-de-Dôme.
Et pour cause : la commune ne compte plus que 13 habitants. Dont la plupart n’y vivent qu’une partie de l’année, lorsque les conditions météorologiques deviennent plus clémentes.
Isolée dans le massif du Cézallier, le village est souvent difficile d’accès en hiver. Une situation géographique qui semble décourager car la commune a perdu 11 habitants en 7 ans. Soit près de 50% de ses troupes. « Moi je suis né ici, raconte Pierre Bernard, l’un des derniers agriculteurs du village. Il y a vingt ans, il y avait encore des cafés, une épicerie, de la vie. Aujourd’hui, c’est mort ». Hubert Guerin, producteur de lait sur la commune, n’est pas plus optimiste. Bientôt à la retraite, il cherche des jeunes pour reprendre son exploitation, mais sans grand espoir. « Ça va être de plus en plus difficile de vivre ici, puisque les services publics disparaissent et qu’on est loin de tout. C’est la chronique d’un désert annoncé pour moi. »
La majorité des adjoints au maire ne vivent même plus dans la commune. C’est le cas de Véronique Tixier-Desmarie, dont la résidence principale se trouve à Clermont-Ferrand, obligations professionnelles obligent. Mais l’adjointe veut garder espoir: « Cette année on a eu 4 nouveaux habitants qui se sont installés dans le bourg. Un couple d’une quarantaine d’années et une dame avec sa fille. Un autre signe d’espoir, deux maisons sont en train de se vendre alors qu’elles étaient sans repreneur depuis 3 ans ».
Un reportage de Marie-Charlotte Perrier, Bruno Lebret et Sébastien Bonnetot. Avec Pierre Bernard, roducteur de Saint-Nectaire ; Hubert Guerin, producteur de lait; Véronique Tixier-Desmarie, adjointe au maire (SE) de La Godivelle et Charles Hazet, directeur de l'agence d'urbanisme Clermont-Métropole.
Cet exode rural profite notamment aux grandes agglomérations comme celle de Clermont-Ferrand. Après une nette baisse de la population entre 1975 et 1990, la commune a gagné 3,8% d'habitants en 25 ans. « La natalité est très bonne en ce moment, précise Charles Hazet, directeur de l’agence d’urbanisme Clermont-Métropole. Et de plus en plus d’Auvergnats viennent s’installer dans la capitale, notamment des jeunes actifs et des étudiants ».
Cette nouvelle population mise notamment sur le cadre de vie, et le bassin d’emploi assez dynamique de la métropole.
Avec 141 600 habitants, Clermont Ferrand reste la 5ème ville la plus peuplée de la région Auvergne-Rhône-Alpes.