Elise Petit est pâtissière depuis plusieurs années dans des restaurants étoilés. Pendant ses vacances en hiver, au lieu de se reposer, elle revient dans le village de ses parents dans le sud de la Charente pour ouvrir une pâtisserie éphémère. Une pâtisserie sans magasin, installée au-dessus du garage de son père. Le succès est au rendez-vous.
Saint-Romain, petit village dans le sud de la Charente : ses 500 habitants, sa supérette, son marchand de foie gras et son garage. Et la fille du garagiste.
Elise Petit a 24 ans. Quand papa a les mains dans le cambouis, la fille étale avec délicatesse sa crème pâtissière. « Le garage de mon père est dans une ancienne usine et j’ai installé mon laboratoire dans les anciens bureaux au-dessus de la mécanique », s’amuse la jeune femme. D’ailleurs, son logo ressemble autant à une jante qu’à une tranche de citron.
La jeune femme a lancé son auto-entreprise début décembre. Parce qu’elle est en vacances ! « Je suis en CDD pendant huit mois dans un restaurant étoilé dans les Alpes-Maritimes qui ferme en hiver et j’aime mon métier, c’est un métier passion et je voulais partager à la campagne ce que j’ai appris par le biais de mon parcours. »
Elise Petit a collaboré avec de grands noms de la cuisine comme Anne-Sophie Pique ou Yannick Alleno. « Ici, dans ma région natale, la pâtisserie est plus rustique. Et celle que l’on pratique avec les chefs étoilés est plus raffinée et plus fine. »
Et le jour du réveillon de Noël, la pâtissière ne cesse de livrer des bûches de Noël. Des clients qui sont arrivés par le bouche-à-oreille, avec les réseaux sociaux. Elise Petit n’a aucune vitrine, en dehors de celle qu’elle s’est créée sur Instagram ou Facebook. « Comme je suis la petite fille du coin, on vient me voir, on vient me soutenir. »
Des produits locaux
Et puis, il y a les photos de ses gâteaux qu’elle a essayé de rendre aussi alléchantes que possible. « Il est important que le visuel suive le goût. » La jeune femme favorise aussi les produits de son terroir : « J’utilise le cognac, les noisettes viennent de chez un producteur qui est de ma famille et pour les pommes, les vergers ne sont pas loin. » Vous venez d’avoir un aperçu de la bûche nommée « La Charentaise ».
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Et les clients en redemandent. « On voit que c’est fait avec plaisir, avec envie. Ses pâtisseries transpirent sa passion », s’enthousiasme une certaine Anne-Marie. Un habitant du village venu chercher sa commande renchérit : « Elle est présente sur place et c’est un atout d’avoir une pâtisserie ici chez nous. Ça manquait. Et ses bûches me rappellent les repas de ma grand-mère avec la touche moderne d’Elise qui se rajoute. »
Pour Noël, Elise Petit a reçu 40 commandes. « J’ai dû en refuser une vingtaine supplémentaire, car je suis toute seule pour faire les bûches. » Lors d’un marché de Noël, elle a même été dévalisée. « À 15h, je n’avais plus de gâteaux, j’ai dû partir avant la fin. »
Papa, au garage, fait la pub de sa gamine. Maman, depuis l’EHPAD où elle travaille, fait connaître la carte des gâteaux de la fistonne. « J’ai eu 500 abonnés sur mes réseaux sociaux en un mois », s’enchante Elise Petit.
Une première saison de gâteaux déjà très réussie. La pâtissière sait qu’elle renouvellera l’expérience l’hiver prochain : « Mon emploi sur la Côte d’Azur me sécurise et me permet de tester mon concept de pâtisserie en milieu rural. »
Et si jamais un jour, son auto-entreprise lui permet de gagner sa vie, Elise Petit n’élimine pas l’idée de revenir un jour au pays à plein temps, en toute saison.