Cette année, en raison de l’épidémie de coronavirus COVID 19, les épreuves terminales du baccalauréat ont été annulées. C’est le contrôle continu qui est pris en compte. En Auvergne comme ailleurs, des jurys sont mis en place pour harmoniser les notes.
C’est un baccalauréat inédit qui attend les élèves cette année. En effet, les épreuves terminales ont été annulées en raison de l’épidémie de coronavirus COVID 19. Le ministère de l’Education nationale a décidé que le diplôme serait obtenu selon les notes du contrôle continu. En Auvergne, jusqu’au 6 juillet, des jurys d’harmonisation des notes vont se tenir et passer en revue les dossiers de 12 811 candidats. Dans l’académie de Clermont-Ferrand, le rectorat indique qu’il y a « 1 jury à l’échelle départementale par série et/ou par spécialité. Quand il y a beaucoup de candidats, il y a parfois des sous-jurys ». C'est le recteur qui décide de la composition des jurys.
Respecter le principe d'équité
Le ministère de l’Education nationale, précise que « Les jurys d'examen seront vigilants à maintenir la valeur du diplôme et à respecter le principe d'équité ». Le jury du baccalauréat délibère au vu des moyennes annuelles et des appréciations figurant dans le livret scolaire, le livret de formation ou le contrôle continu du candidat. Le jury tient aussi compte, dans sa délibération, des informations qui lui sont fournies sur l’établissement d’origine du candidat, notamment les taux de réussite et de mentions attribuées lors des trois dernières sessions de l’examen.
Certaines notes peuvent être revalorisées
Au vu de l’ensemble des éléments d’appréciation dont il dispose, le jury du baccalauréat peut décider de revaloriser certaines notes pour tenir compte de l’engagement dans ses apprentissages, des progrès et de l’assiduité d’un candidat ou lorsqu’il décèle des cas de discordances manifestes, pour l’ensemble des candidats d’un même établissement, au regard des sessions précédentes. À titre exceptionnel pour la session 2020, le jury peut autoriser un candidat ayant obtenu une note inférieure à 8 sur 20 à l’issue des épreuves du premier groupe, ou une note inférieure à 10 sur 20 à l’issue des épreuves de contrôle, à se présenter aux épreuves de remplacement organisées au début de l’année scolaire 2020-2021.
Une réelle marge de manœuvre
D’après le rectorat de Clermont-Ferrand, « Les jurys ne vont pas apprécier le niveau de l’établissement. Ils vont simplement repérer les anomalies statistiques. Ils ont une réelle marge de manœuvre en tenant compte des appréciations et du livret scolaire. Ils vont pouvoir apprécier les effets de seuil, notamment pour les élèves ayant en dessous de 8 ».
Une harmonisation biaisée
David Aliguen est cosecrétaire CGT Educ’action dans le Puy-de-Dôme. Il émet des réserves quant à ce déroulement du baccalauréat. Il explique : « Il y a le risque que les inégalités qui existent déjà dans l’évaluation, entre les différents professeurs qui n’ont pas les mêmes critères, et entre les différents établissements, soient plus criantes. Même si les données statistiques vont être établies à partir des taux de réussite pendant les trois sessions précédentes, on a peur qu’il y ait un soupçon sur des établissements, s’ils accueillent un certain nombre d’élèves pas favorisés et qu’on ait une harmonisation qui ne soit pas tout à fait égalitaire. Toute harmonisation dans ce contexte-là, sur la base d’un contrôle continu à 100 % sera forcément biaisée ».
Des questions en suspens
Patrick Lebrun est secrétaire académique SNES-FSU. Il s’interroge sur le fonctionnement des jurys. Il indique : « On ne sait pas du tout comment ça va se passer. Il peut y avoir des sous-jurys qui examinent les livrets scolaires. Mais on ne sait pas si cela va être le cas en Auvergne. On aimerait savoir sur quels critères précis le jury peut améliorer la moyenne annuelle des candidats ».
Les résultats du baccalauréat 2020 seront connus le 7 juillet. En 2019, dans l'académie de Clermont-Ferrand, le taux de réussite était de 92,25 %.