Cancer : le CHU de Clermont-Ferrand propose une nouvelle thérapie prometteuse

Depuis le début du mois de mars, le CHU de Clermont-Ferrand propose une nouvelle thérapie contre le cancer. Appelée CAR-T cells, il s’agit d’un médicament constitué de cellules vivantes génétiquement modifiées, qui agissent directement sur la tumeur.

Le CHU de Clermont-Ferrand propose, depuis le début du mois de mars, une nouvelle thérapie contre le cancer : la thérapie CAR-T cells (Chimeric Antigen Receptor T-cells). Il s’agit d’un médicament constitué de cellules vivantes du système immunitaire, les lymphocytes T, prélevées sur le patient grâce à une prise de sang. Ces cellules sont ensuite génétiquement modifiées : « Les cellules seront modifiées génétiquement pour apprendre à reconnaitre les cellules cancéreuses du patient lui-même et pour être capables, après réinjection, de s'expandre, conduisant ainsi à un contrôle de la tumeur que nous espérons définitif », précise le professeur Jacques-Olivier Bay, chef du service de thérapie cellulaire au CHU de Clermont-Ferrand dans un communiqué. Ces cellules « mutantes » sont ensuite cultivées, puis réinjectées au patient. Elles permettront de « reprogrammer » les cellules cancéreuses et, une fois le patient guéri, de limiter les risques de récidive.

Une vingtaine de patients traités chaque année

Dans le centre de la France, le CHU de Clermont-Ferrand est le premier à proposer la thérapie CAR-T cells. Les hôpitaux les plus proches à disposer de ce traitement se situent à Lyon, Montpellier et Bordeaux. En effet, cette thérapie nécessite des moyens importants : « Celle-ci nécessite une approche médicale pluridisciplinaire (cardiologie, neurologie, réanimation, infectiologie, etc.) et un plateau médicotechnique important (pharmacie à usage intérieur et imagerie notamment), que seules les structures telles que les CHU proposent aujourd’hui », détaille le communiqué. Avant de pouvoir proposer ce médicament, le CHU de Clermont-Ferrand a dû se soumettre à un certain nombre de règles et obtenir des autorisations spécifiques : d’abord, l’autorisation de pratiquer des greffes de moelle osseuse obtenue en 2017, puis l’autorisation de disposer d’une pharmacie à usage interne spécifique, octroyée par l’ARS (Agence Régionale de Santé) en décembre 2019. Le personnel du CHU espère pouvoir administrer ce traitement à une vingtaine de patients chaque année.

Un investissement conséquent

Malgré un coût élevé, entre 320 000 et 340 000 euros par patient, le traitement, d’une durée d’un mois, est intégralement pris en charge par l’assurance maladie : « Le patient est hospitalisé, bénéficie d’un traitement préparatoire de 5 à 7 jours, puis les cellules sont réinjectées. L’ensemble de cette procédure, du  prélèvement du patient, à la réinjection, va durer environ 4 semaines. L’hospitalisation dure de 15 à 21 jours. Des visites régulières sont ensuite organisées. Une organisation spécifique pour les patients habitant loin de Clermont-Ferrand sera mise en place », précise Jacques-Olivier Bay. Il s’agit d’un investissement pour le CHU de Clermont-Ferrand, qui a embauché une nouvelle équipe et investi dans du matériel, ce qui représente 229 000 euros par an pour le personnel et 130 000 euros de matériel, un investissement qui en vaut la peine, pour le professeur Jacques-Olivier Bay : « La recherche est très prometteuse et, à terme, le développement de ce procédé pourrait apparaître comme une nouvelle classe thérapeutique de référence dans le traitement du cancer, comme l’a été la chimiothérapie par exemple. »
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