Tomosynthèse, radiothérapie peropératoire et tests génomiques font désormais partie des techniques utilisées par les médecins pour détecter et traiter les cancers du sein. Une maladie qui touche en France une femme sur 8. Un colloque à Clermont-Ferrand fait le point sur ces innovations.
Initié par le Pôle Santé République, ce colloque fait le point sur les dernières actualités de la lutte contre le cancer du sein.
Premier constat, le dépistage est primordial. Plus le diagnostic est précoce, plus le traitement est efficace. Ce n’est pas une nouveauté, mais le Professeur Alain Isnard, responsable du dépistage en Auvergne depuis 1995 le rappelle : "les mammographies de dépistage sont indispensables. En l’absence de signe clinique apparent, les visites chez le médecin ne sont pas systématiques. Or il est important de déceler le cancer le plus précocement possible et le prendre en charge rapidement". Pour toutes les patientes, car si près de 80% des cancers du sein touchent des femmes âgées de plus de 50 ans, ce type de cancer peut apparaitre à tout âge.
Ce dépistage a conduit à une désescalade thérapeutique, soulignée par le docteur Christophe Scherer : "si le nombre de cancers du sein a doublé entre 1980 et 2000 et continue de progresser dans les pays industrialisés comme le nôtre, cette augmentation concerne en grande majorité des cancers de moindre gravité dépistés de plus en plus tôt".
Ce qui a conduit à des soins moins lourds ou moins invasifs, sans impact sur le risque de récidive. La désescalade thérapeutique s’effectue par étapes, au fur et à mesure des avancées médicales et en fonction de la taille de la tumeur.
La 3D engagée contre le cancer du sein
Une évolution rendue possible par des années de travaux de recherche et par l’apparition de nouvelles technologies. Ainsi l’imagerie en 3D et l’augmentation de la précision des images a conduit à l’apparition de la tomosynthèse. De petites lésions, jusqu’alors difficilement identifiables sur les mammographies classiques sont détectées.
La radiothérapie peropératoire quant à elle permet de réaliser un traitement de radiothérapie dans le même temps que l’acte chirurgical, juste après l’ablation d’une tumeur. Une procédure qui s’applique dans environ 5% des cas. Et pour les petites tumeurs à faible risque de récidive, le traitement complet peut s’effectuer en ambulatoire, la patiente rentrant chez elle le jour même.
La connaissance des gènes
Autant de progrès que les médecins du Pôle Santé République de Clermont-Ferrand veulent partager avec les autres soignants, en insistant sur la nécessité de pouvoir disposer comme ils le font des appareils de radiologie les plus récents : scanners, mammographes numériques équipés par tomosynthèse avec reconstruction d’images, table de biopsie stéréotaxique.
Les outils proposés aux médecins évoluent aussi avec l’arrivée des tests génomiques, permettant l’évaluation de pertinence de la chimiothérapie.
Une prise en charge globale et la solidarité
Enfin la prise en charge de la patiente dans sa globalité est un facteur de réussite, des séances avec un psychologue jusqu’au retour aux activités physiques, l’art-thérapie, la diététique ou les soins prodigués par une socio-esthéticienne contribuent à un environnement favorable. A Clermont-Ferrand, toutes ses actions, mais aussi la recherche sont soutenues par la générosité des femmes solidaires contre le cancer du sein, leur participation à La Clermontoise le 21 mai prochain permettra de financer toutes ces activités.