La romancière Cécile Coulon a sorti fin août son septième roman « Une bête au Paradis ». Résidant à Clermont-Ferrand, elle martèle son attachement à l’Auvergne.
Mercredi 4 septembre, le septième prix littéraire « Le Monde » a été attribué à l’écrivaine Cécile Coulon pour son roman « Une bête au Paradis ». La romancière, résidant à Clermont-Ferrand, a déjà écrit une dizaine de livres dont six romans. Du haut de ses 29 ans, elle a accueilli ce prix avec « une joie intense ». Elle raconte : « Avec les prix, j’ai un rapport un peu distancié. Il y a d’abord la joie immense au moment de recevoir un prix. Il y a aussi la certitude de faire attention, car ne n’est qu’un prix. Il y en a eu l’année précédente, il y en aura un autre l’année suivante. Ce n’est pas forcément une récompense qui est un but. C’est une formidable tape dans le dos, pour avoir plus confiance en soi. Mais tout cela n’est qu’éphémère ».
Une première participation à la rentrée littéraire
C’est la première année que Cécile Coulon se frotte à la rentrée littéraire. Pour de nombreux libraires, son roman figure parmi leurs coups de cœurs. Très demandée par les médias, la jeune Clermontoise refuse l’étiquette de « star » de la rentrée littéraire. Elle explique : « Il n’y a pas de star en littérature. Le fait d’écrire des livres ne fait pas de vous une star. Mon roman fait partie des livres dont on parle et cela constitue déjà un soulagement énorme. Mes livres n’étaient jamais sortis pendant la rentrée littéraire, depuis 12 ans. Je ressentais une forme d’angoisse depuis quelques mois. J’avais peur que mon livre soit écrasé par les autres, car il y a trop de livres. Ma maison d’édition était plutôt battante et ils m’ont fait confiance pour le texte. J’ai alors arrêté de m’angoisser ».Dans « Une bête au Paradis », Cécile Coulon raconte une histoire d’attachement viscéral à une terre, d’amour trahi, de vengeance dans une France rurale âpre et sauvage. Ses lectures ont nourri son imagination. Elle affirme : « Mon premier moteur, c’est la lecture. Le fait de lire énormément me permet d’ouvrir et de muscler mon imagination. Il s’agit d’un véritable muscle à travailler. Mon deuxième moteur, c’est la course à pied. Une fois de plus, c’est musculaire. Je trie mes pensées en courant. Il y aussi mon attachement à la terre et aux paysages ».Je trie mes pensées en courant
Des lieux qui sont des personnages
Comme dans tous ses romans, dans "Une bête au Paradis" Cécile Coulon soigne particulièrement le début et plante le décor de façon magistrale. Elle souligne : « Je construis mon intrigue en pensant à un lieu. J’essaie de faire en sorte qu’il devienne un personnage à part entière. Dans ce roman, j’ai planté le décor et on n’en sortira jamais. Le principe du paradis est qu’il n’y a pas de porte de sortie. Ici aussi on aurait pu dire : « Bienvenue. Abandonnez tout espoir, vous qui entrez ici ». On ne peut pas sortir de cette ferme ».Très fidèle à l'Auvergne
Des lieux qui sont fondamentaux et un attachement à l’Auvergne très fort, voilà ce qui anime Cécile Coulon. L’écrivaine a parlé de ses liens à sa terre volcanique lors d’une conférence TEDx en 2017.Elle évoque son attachement : « Il n’est nullement question de syndrome de Stockholm. Je suis très bien ici. J’ai grandi à Saint-Saturnin. J’habite à Clermont-Ferrand depuis que j’ai 18 ans. Je n’ai jamais eu la volonté de quitter ce lieu, même si je voyage beaucoup pour mes livres. J’ai la sensation que j’ai un horizon incroyable en Auvergne, un espace de campagne et une vie culturelle riche. C’est l’un des rares endroits où l’on est à la fois à la ville et à la campagne. C’est aussi un lieu à taille humaine. Malgré les nombreux appels du pied, je compte rester à Clermont-Ferrand. J’ai envie de vivre ici ».
Jusqu’à la fin décembre, Cécile Coulon va assurer la promotion du livre dans toute la France avec une cinquantaine de dates de dédicaces prévues. Elle reviendra ensuite à Clermont-Ferrand pour trouver le temps d’écrire. Elle espère commencer l’écriture d’un nouveau roman au printemps 2020.