Chiens : connaissez-vous le berger d’Auvergne ?

Il n’en restait qu’une poignée dans le Massif Central, mais depuis une dizaine d’années, le berger d’Auvergne fait son retour dans les campagnes. Chien de travail ou chien de famille, cette race originaire d’Auvergne retrouve toute sa place de compagnon ou d’auxiliaire dans les fermes.

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Connaissez-vous le berger d’Auvergne ? Cette race de chien méconnue du Massif Central a bien failli disparaître mais une association est venue à son secours, l’ASCBA, l’Association de sauvegarde du Chien Berger d’Auvergne. L’arrivée d’autres races bergères, à partir des années 1970, a fait tomber le berger d’Auvergne en désuétude et il a peu à peu disparu du paysage local. En 2010, on ne le trouvait plus que dans des fermes isolées du Cantal, du Puy-de-Dôme et de Haute-Loire.  

Depuis 2010, l’association tente de lui redonner ses lettres de noblesse. Emmanuel Ribaucourt, président de l’ASCBA, décrit ce compagnon : “C'est un chien de taille moyenne, autour de 50 cm. Il a un poil rêche et il a aussi des robes variées qui caractérisent la diversité dont il est issu puisque c'est un chien qui n'a jamais été sélectionné de manière formelle. Il y a, au fil du temps, une diversité qui se maintient. Il y a plusieurs couleurs de robe, il peut être noir, fauve ou ce qu'on appelle merle, c'est à dire une robe bigarrée avec des couleurs diverses. Ils peuvent être par exemple merle sur une robe noire ou noir et fauve, ou bien merle sur fauve. Une autre caractéristique importante, ce sont les oreilles qui sont majoritairement semi-dressées ou tombantes, 98% des chiens ont ce type d'oreille.” 

Un chien facile à dresser

Selon lui, cette grande diversité d’apparence est le fruit d’une race authentique qui garantit une bonne santé et un bon caractère : “C'est un chien qui est très stable de caractère, ce qui résulte d'un équilibre né d'une diversité. Il se dresse assez facilement. Le point important, c'est qu'il a besoin d'être en confiance avec son maître. Ce n'est pas un chien qui va être facilement déstabilisé. Généralement il est fusionnel avec son maître donc, si ça se passe bien avec le maître, ce dernier en obtiendra tout ce qu'il veut. Si c'est un maître qui ne le met pas en confiance, ça devient plus compliqué. Mais ce n'est pas un chien agressif, c'est un chien protecteur qui garde la maison. Une fois que tous les codes et les règles sont bien établis, qu'il a été bien socialisé, c'est un chien au caractère très équilibré. Je l'ai observé depuis le début du programme de préservation, il y a très peu de chiens instables.” L'année dernière, l’association a recensé quatre-vingts chiots, tous élevés en portées individuelles, et leurs maîtres ont été élogieux sur le caractère de ces bergers d’Auvergne. 

Un compagnon polyvalent

Si vous souhaitez faire de votre berger un chien de travail, il dispose de nombreuses compétences, mais il peut également être le compagnon de vos activités sportives : "Sa première caractéristique, c'est d'être un chien de berger, donc un chien de travail sur troupeau, mais qui peut aussi être utilisé à d'autres tâches. Par exemple, il est très bon en médiation par l'animal. Il a aussi un très bon flair mais sa vocation première, c'est vraiment d'être un chien de ferme rustique qui va accompagner l'éleveur pour rentrer le troupeau par exemple. Ça peut être aussi un excellent chien pour la famille, pour la détente. Il y en a qui font du canicross, des activités sportives également. C'est un chien très souple, très polyvalent, mais fondamentalement avec une vocation première de chien de travail au troupeau”, explique Emmanuel Ribaucourt.

Un "campagnard" 

“S’il est bien socialisé au départ, bien accompagné par la famille qui l'accueille, il n’y a aucun problème avec les enfants”, rassure Emmanuel Ribaucourt. S’il est adapté aux familles avec enfants, ses maîtres de prédilection restent les agriculteurs : “C'est une race qui se plaît dans les campagnes et auprès des éleveurs. Fondamentalement, il faut qu'il soit à l'extérieur parce que c'est un chien rustique. Il faut s'en occuper. Une fois qu'il a les règles de fonctionnement, il y a des moments où il peut rester seul, mais pas trop. C’est vraiment un chien qui a besoin d'espace et d'air. Ce n'est pas un chien qui peut vivre en ville, dans un appartement, ou il faut vraiment que les maîtres soient sportifs, qu'ils le sortent, qu'ils le détendent. À la base, c'est quand même un chien de campagne, il faut s'en occuper, pas le laisser à l'abandon dans un appartement toute la journée. Mais ce n’est pas qu’un chien de ferme. Il est adapté à tous les maîtres qui ont un peu de terrain et du temps.” 

Pas de maladies invalidantes

Cet animal plein d’énergie n’est pas considéré comme agressif, précise Emmanuel Ribaucourt : “Il ne fait pas partie des races de défense qui nécessitent une déclaration". S’il fait la promotion de cette race oubliée, le but n’est pas pour autant de trop populariser la race : “Notre objectif n'est pas d'en faire un chien à la mode. On connaît trop les dérives potentielles de certaines races. L'association protège aussi la santé de ses chiens. On fait faire des bilans génétiques pour éviter la diffusion de maladies. On a testé tous les éleveurs que nous recommandons et on voit bien que c'est une population qui est saine. Donc à ce à ce stade, il n'y a pas de maladies invalidantes qui se propagent chez le berger d'Auvergne. Il faut choisir un chiot qui a été socialisé par un éleveur sérieux, s'assurer que les parents ne sont pas atteints de maladie et puis après ça se déroule très facilement.” 

Une espèce implantée dans le Massif Central

Pour trouver un chiot berger d’Auvergne, sans surprise, c’est en Auvergne qu’il faut regarder : “Les membres de l’association sont majoritairement dans le Massif central et parfois dans le Grand Ouest. C’est le bassin d'origine de ce chien. Le cœur du cœur, c'est le Puy-de-Dôme, le Cantal et la Haute-Loire. Et plus on s'éloigne, moins on en trouve.

Pour adopter un chiot de l’une des portées familiales qui font partie de l’association, comptez 500€ à 700€. “C'est vraiment un très bon chien qui mérite de ne pas disparaître. Un programme de sauvegarde a été lancé en 2014 et, année après année, on recense de plus en plus de bons sujets”. L'espoir que cet animal retrouve toute sa place en Auvergne et au-delà est donc désormais permis.

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