La carte scolaire pour la rentrée 2023 prévoit de supprimer certaines classes comme celle de la commune de Gimeaux, près de Clermont-Ferrand. Inacceptable pour certains habitants qui ont décidé de manifester, ce vendredi 10 février.
A Gimeaux, près de Clermont-Ferrand, on manifeste derrière un tracteur. La raison ? L’annonce de la fermeture d’une classe en septembre. Cette commune rurale partage l’école avec Yssac-la-Tourette, située à 3 kilomètres de là. Avec deux classes d’un côté, une de l’autre pour couvrir maternelle et primaire, il faut déjà jongler. Emilie Da-Luz, présidente du syndicat du regroupement pédagogique de Gimeaux et Yssac-la-Tourette, confie son inquiétude : « En élémentaire, on se retrouvera avec CP, CE1, CE2, CM1, CM2 : cinq niveaux pour un instituteur. De plus, ils savent aussi qu'on a un enfant en situation de handicap qui se retrouvera en élémentaire. Donc, ça pourrait être compliqué. S'il arrive quoi que ce soit, il est tout seul ».
« On aura quatre niveaux par classe »
Depuis 10 ans, les communes ont investi dans les écoles. Les parents d’élèves, eux, s’investissent dans leur sauvegarde. Dans les zones rurales, une école est souvent le dernier bastion du service public. De Gimeaux à Yssac-la-Tourette, le défilé a rassemblé du monde. Parmi eux, Aline Vendanges, représentante des parents d'élèves de l'école de Gimeaux, venue manifester contre la fermeture : « Il y a 123 personnes, donc, oui on est contents. Finalement, on se rend compte que beaucoup de parents, de personnes âgées et d'habitants des deux communes se sont mobilisés. Dans les villages, il n'y a pas que les parents qui sont concernés par la fermeture d'une classe ».
Le président des maires ruraux du Puy-de-Dôme, Stéphane Gouttebel, regrette cette décision : « Si on passe de trois classes à deux, on aura quatre niveaux par classe. Ce qui veut dire qu'un enfant de maternelle de 3 ans sera dans la même que celui d'un enfant de 6 ans qui apprend à lire. Donc, une vraie inquiétude des parents d'élèves sur la qualité d'enseignement d'un professeur qui devra gérer quatre niveaux en même temps. Les maires ruraux ont toujours été d'accord avec les classes à multi-niveaux- ça marche bien - mais il faut qu'il y ait trois niveaux maximum. Il faut être raisonnable ».
Avec 48 élèves prévus pour la rentrée 2023, parents et élus espèrent maintenir les 3 classes. La carte scolaire sera officialisée le 22 février.