Environ 20% des professionnels estiment que les sites classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco ont un impact positif sur la fréquentation estivale. Dans le Puy-de-Dôme, les hôteliers se prépare à accueillir une nouvelle clientèle internationale.
Vendredi 14 juin était un jour particulier pour une trentaine d’hôteliers du Puy-de-Dôme. Ils participaient à un atelier pour apprendre à accuillir une clientèle qu’ils ont peu l’occasion de fréquenter : les Chinois. Comportements commerciaux, quels canaux ils utilisent, comment ils réservent et bien sûr comment les recevoir… Autant de questions auxquelles la trentaine de participants attendait des réponses. Alors, sont-ils prêts ? Mieux que la veille de l’atelier, c’est sûr. Valéry Esbelin, vice-président du Club Hôtelier de la région clermontoise, sait qu’il devra mettre pas mal de choses en place s’il veut garder cette clientèle le plus longtemps possible dans son établissement. En effet, si les touristes chinois sont avides de découvrir les produits locaux, ils seront ravis de retrouver quelques repères pendant leur séjour. C'est une évidence, l’hôtelier devra penser à des menus plus asiatiques qu’occidentaux.
Ces conseils leur étaient prodigués par une experte de la culture chinoise. Une formatrice qui a poursuivi ses études en Chine et qui a travaillé pour le compte d’un bon nombre d’entreprises françaises en Chine. Elle leur a notamment appris que les primo voyageurs chinois, ceux qui voyagent pour la première fois en Europe, ont très souvent un circuit bien défini et trois pays dans leur ligne de mire: ils vont d’abord chercher l’air pur en Suisse puis s’oriente vers l’Allemagne et la France. Ceux qui reviennent une deuxième fois en Europe viendront chercher des choses plus spécifiques et les sites inscrits à l’Unesco feront partie de leurs destinations.
Des travaux indispensables
Mais la préparation à cette nouvelle clientèle ne peut pas être que culturelle. Un grand nombre d’hôteliers clermontois ont déjà fait des travaux dans leur établissement ou s’apprêtent à le faire. Là encore, Valéry Esbelin a pris les devants : cet hiver, il a rénové ses chambres et installé un SPA dans l’hôtel.
Effet Unesco ou pas, l’Auvergne Rhône-Alpes tourisme a confirmé une saison estivale exceptionnelle en 2018. Selon une enquête réalisée par Novamétrie pour le compte d’Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme auprès de 600 professionnels du tourisme de la région (du 20 au 23 août 2018), 20% d’entre eux estiment que les sites classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco ont un impact positif sur la fréquentation estivale. Plus spécifiquement, le classement début juillet de la Chaîne des Puys a eu un impact positif pour 100% des prestataires auvergnats interrogés.
Au pied du puy de Dôme, depuis 15 mai, avant chaque départ du train à crémaillère, la billetterie interroge les clients sur leur motivation. 9% des personnes interrogés l'explique par l'incription à l'Unesco de la Chaîne des Puys. Pour 2019, la fréquentation du train reste la même que pour 2018 à la même période. Notre hôtelier, Valéry Esbelin, espère voir venir les changements deux ans après l’inscription. Il lui reste un an pour apprendre à séduire la clientèle chinoise.