Clermont-Ferrand : 150 policiers expriment leur "colère" devant le commissariat

Vendredi 12 juin, environ 150 policiers se sont rassemblés devant le commissariat de Clermont-Ferrand. Ils s’estiment désavoués par Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, qui a promis « une tolérance zéro » face au racisme et aux violences.
 

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Ils étaient environ 150 policiers à se rassembler ce vendredi 12 juin devant le commissariat de Clermont-Ferrand. Comme à Bordeaux, Toulouse ou encore Nice, ils ont jeté leurs menottes à terre en signe de protestation. Ils s’estiment lâchés par le « premier flic de France », Christophe Castaner. Il a promis « une tolérance zéro » face au racisme et aux violences.

Des propos qui ont choqué

Après les déclarations du ministre de l’Intérieur à propos des violences policières, la colère gronde dans les rangs des forces de l’ordre. Frédéric Saby, secrétaire départemental du Puy-de-Dôme Unité SGP Police FO, indique : « On se rassemble suite aux annonces du ministre de l’Intérieur de lundi dernier. Il a mis le feu aux poudres au sein de la Police nationale. Quand on remet en question de manière nette et profonde le travail des policiers, et quand c’est celui que l’on appelle le premier flic de France qui parle, ça marque énormément les esprits ». Christophe Marini, secrétaire départemental du Puy-de-Dôme Alliance Police Nationale, souligne : « Il y a un ras-le-bol général et le fait que notre ministre  nous lâche et nous lynche en public ne passe pas. On veut faire remonter notre colère ».

Une période compliquée

Les policiers rappellent qu’ils ont été soumis à rude épreuve depuis longtemps. Frédéric Saby estime : « On sort d’une période compliquée, avec le terrorisme qui nous a concernés et fatigués. Après on a eu la crise des Gilets jaunes et les mouvements sociaux de la réforme des retraites. Ca fait beaucoup. Là c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ». Le secrétaire départemental du Puy-de-Dôme Unité SGP Police FO dénonce aussi le manque de moyens de la police. Il indique : « Il y a un malaise profond au sein de notre institution. Le travail qui est fait par les policiers de terrain, les enquêteurs, les policiers du renseignement, est très peu reconnu. On ne s’intéresse pas à nos difficultés, ni aux diminutions d’effectif constantes. Dans le Puy-de-Dôme, c’est terrible depuis plus de 10 ans. Cette année on a 20 départs à la retraite donc c’est forcément une surcharge de travail pour tous les collègues qui restent en place. Cela crée plus de tensions et plus de risques de faire des erreurs dans son travail au quotidien ».

Ses propos nous font passer pour des violents et des racistes

Christophe Marini n’a pas apprécié les propos de Christophe Castaner au sujet des violences policières. Il précise : « On fait notre travail du mieux possible. On est hyper contrôlés, hyper fliqués. On ne comprend pas ses propos qui nous font passer pour des violents et des racistes. On ne peut pas attendre de son patron ce genre de propos. Il doit connaître sa police et son fonctionnement. On est les fonctionnaires les plus suivis au niveau des procédures ». Le secrétaire départemental du Puy-de-Dôme Alliance Police Nationale affirme que la profession connaît une grave crise depuis bien longtemps. Il explique : « Le malaise couvait depuis longtemps. Il est dû à nos conditions de travail, à nos problèmes récurrents avec la justice, au manque de matériel, au manque de renaissance ».

Le problème de la clef d'étranglement

Les propos de Christophe Castaner ont notamment choqué au sujet de l’interdiction du recours à la clef d’étranglement. « On attend qu’il clarifie les choses par rapport à la fameuse clef d’étranglement. En réalité on appelle ça le contrôle de tête, une technique de police qui n’est pas utilisée tous les jours. On l’utilise de temps en temps lorsqu’on n’a pas d’autre solution et qu’on a affaire à quelqu’un qui est extrêmement violent ou agité. On peut être amenés à l’utiliser et ensuite amener l’individu au sol, pour le maîtriser, c’est quelque chose de courant car c’est la meilleure des solutions enseignées. Si on doit passer à autre chose, on doit d’abord nous démontrer que ça fonctionne et prendre le temps de procéder à la formation de nos collègues » conclut Frédéric Saby. Ce vendredi 12 juin, des rassemblements similaires devraient avoir lieu devant d'autres commissariats d'Auvergne, comme partout en France.

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