À Nantes, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce samedi 14 septembre. Elles souhaitent apporter un soutien massif à Gisèle Pélicot. Cette femme de 71 ans a été violée pendant plusieurs années, par plusieurs personnes, durant son sommeil et sous l'emprise de son ex-mari. Forte colère et beaucoup d'émotion parmi les personnes présentes.
Montrer leur soutien à Gisèle Pélicot, sous emprise de son ex-mari et violée à de multiples reprises dans son sommeil. C'est le message des personnes qui se sont rassemblées à Nantes (Loire-Atlantique), ce samedi 14 septembre. Elles étaient plusieurs centaines à avoir répondu présent.
Un rassemblement sur la place du Bouffay, à l'appel du collectif Nous Toutes. Sur place, majoritairement des femmes, et quelques hommes. Des élues et élus ont aussi fait le déplacement, pour ce premier rassemblement organisé à Nantes en soutien à Gisèle Pélicot.
Au sein de ce rassemblement, plusieurs prises de paroles et pancartes brandies, qui reflètent beaucoup de colère.
Un soutien massif et sans réserves
L'affaire "des viols de Mazan" est celle de trop, de l'avis des personnes présentes. "Le viol, c'est le vol du corps. C'est inadmissible que ça se passe comme ça, que ce soit une femme, un enfant ou même pour un homme", clame une femme interrogée par notre journaliste Cathy Colin. "Cela montre qu'un violeur, ce peut être une personne de tous les jours, pas forcément des gens que l'on ne connaît pas. La plupart du temps, c'est même, au contraire, des gens que l'on connaît", ajoute une autre jeune femme.
L'émotion suscitée par cette affaire de multiples viols sur une personne endormie, pendant des années, transcende. "On est là en soutien à Gisèle Pélicot et à toutes les victimes de violences sexuelles et sexistes. Il faut faire remonter le dégout, la colère qu'il y a vis-à-vis de la justice qui ne fait rien et tous les hommes qui font n'importe quoi. Cette affaire concerne les hommes : ils sont les premiers coupables dans l'affaire. Ils peuvent être coupables, mais aussi être présents en soutien. Il n'y a pas de problème à être là, tant qu'on n'est pas là pour prendre la lumière ou museler les femmes", revendique Thomas, un homme habitué de ces rassemblements.
À affaire exceptionnelle, mobilisation de masse
De son côté, le collectif Nous Toutes 44, à l'origine de ce rassemblement, souhaite "apporter en premier lieu soutien massif à Gisèle pour ce qu'elle à vécu et la force qu'elle a à avoir refusé que le procès soit à huis clos". L'objectif est de "permettre aussi à toutes les personnes d'avoir un temps pour se rassembler, un temps collectif et un temps de parole. Laisser passer le micro à chaque personne qui souhaite parler", ajoute Maëlis, membre de ce collectif.
D'après elle, cette mobilisation doit être de taille, compte tenu du caractère de ce viol. "On peut d'affaire exceptionnelle, car on parle de 82 violeurs. On est sur une dizaine d'années de violences où Gisèle a été violée puis droguée, et parce qu'on ne sait pas combien d'hommes étaient au courant sur ce site internet de ce qui se passait, sans jamais en parler", complète-t-elle.
Cette manifestation de soutien s'est inscrite dans le cadre de l'appel de Nous Toutes à se rassembler dans plusieurs villes de France. C'est le cas par exemple à Paris, Strasbourg, Metz, Reims ou encore Ajaccio.