Clermont-Ferrand : l’association antispéciste Earth Resistance relaxée dans l’affaire « Clash ton sommet »

En août 2018, l’association antispéciste Earth Resistance invitait ses sympathisants à inonder les réseaux sociaux du Sommet européen de l’élevage de Clermont-Ferrand. Poursuivie pour tentative d’entrave à leur bon fonctionnement, sa présidente a été relaxée le mercredi 6 juin.
 

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Quand ils ont découvert l’opération « Clash ton sommet », lancée par l’association animaliste et écologiste Earth Resistance, les organisateurs du Sommet européen de l’élevage n’ont pas franchement apprécié. A tel point qu’ils ont porté plainte pour tentative d’entrave au fonctionnement du traitement automatisé de données, autrement dit une tentative d’entrave de leurs réseaux sociaux, notamment leur page Facebook.
Assorti d’un livret de marche à suivre, une première opération « Clash ton sommet » avait ainsi mobilisé, au mois d’août, 130 militants sur toute la France, dont 6 au niveau local. Des militants qui avaient notamment posté sur la page du sommet plus de 2000 commentaires en une demi-heure. Un mois plus tard, la même opération avait recueilli 800 autres commentaires.

" Un droit fondamental à la liberté d’expression" 


« Ces actions étaient des actions de communication politique ! » Convoquée jeudi 6 juin devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, Emilie Pujol, la présidente de l’association brandit le « droit fondamental à la liberté d’expression ».
 Cheveux longs bouclés et robe à fleurs, elle tient à remettre les choses à leur place : « Notre but n’était pas de saturer leur site ! D’ailleurs ce ne sont pas 2000 commentaires qui peuvent saturer Facebook ! Nous voulions uniquement donner de la lisibilité à nos idées, que notre message pour la défense et les droits fondamentaux des animaux soit visible ».

Volonté de nuire ?

Des arguments balayés par l’avocate de la partie civile Maître  Lydie Jouve : « Qu’on nous parle de liberté d’expression pourquoi pas ! Mais là, on ne peut pas dire qu’il y avait une volonté de débattre. Nous avions d’ailleurs proposé à l’association de participer à une table-ronde mais elle n’a jamais voulu (…) Le but d’une opération intitulée « Clash ton sommet » ne pouvait être que de nuire».  Ayant dû faire appel à notamment à des modérateurs pour masquer les commentaires des militants et pour se prémunir de telles attaques, le Sommet de l’élevage estime avoir subi un préjudice de 8 000 euros.

Pour la procureure Florence Leroux-Ghrisiti, la volonté de saturer les réseaux sociaux du Sommet de l’élevage semble manifeste. Et alors qu’elle a requis une amende de 15 000 euros à l’encontre de l’association et 5 000 (dont 4 000 avec sursis) à l’encontre de sa présidente, elle a tenu à rappeler aux magistrats de « garder à l’esprit que ce type de dossiers ne fait que commencer » et que « leur décision aurait des conséquences sur l’usage des réseaux sociaux ».
Des magistrats qui ont jugé que s’exprimer en nombre sur les réseaux sociaux n’était pas condamnable puisqu’ils ont prononcé une relaxe.
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