Clermont-Ferrand : le Chantier, une nouvelle radio tournée vers l’insertion professionnelle

Depuis vendredi 8 janvier 18h, une nouvelle radio émet à Clermont-Ferrand. Sur la fréquence 98 FM et sur le net, le Chantier propose des contenus choisis et une programmation musicale originale. Il s’agit d’une radio tournée vers l’insertion professionnelle.

Vous n’avez peut-être pas remarqué mais depuis vendredi 8 janvier 18 heures, une nouvelle radio émet à Clermont-Ferrand. Sur la fréquence 98 FM, est ainsi né le Chantier, une radio associative lancée par l’Onde porteuse, une association présidée par Benoît Bouscarel. Ce journaliste de France Culture a pris un congé sans solde d’un an pour participer au lancement de la radio. Il est le président du Chantier et de l’Onde porteuse. Quelques heures après le lancement, il raconte : « Tout s’est très bien passé. On est très contents de la façon dont l’émission s’est passée. On a respecté le programme mis en place. Les salariés du Chantier ont pu prendre la parole. C’est toujours un exercice un peu périlleux mais tout était bien cadré et il y avait finalement peu de risques que ça ne se passe pas bien. On est ravis ».
 

Une radio unique

Le Chantier n’est pas une radio comme les autres. L’insertion professionnelle en est la clef. Benoît Bouscarel explique : « L’idée du Chantier est de proposer d’un côté des programmes originaux, des contenus journalistiques, de la musique choisie et s’intéressant aux émergences, à nos auditeurs, et de l’autre côté, on propose à nos salariés un parcours vers l’insertion professionnelle. Quand on arrive dans un atelier chantier d’insertion comme le nôtre  c’est parce qu’on a, dans le parcours professionnel, eu quelques soucis, et qu’on s’est éloigné de l’emploi. On recrute périodiquement des salariés comme on le ferait dans une entreprise ou une association classiques, pour deux ans maximum, et là on commence un travail sur le projet professionnel de cette personne. Le but du jeu est qu’elle ne reste pas. Certains restent 6 mois, 1 an,  2 ans. On travaille leur parcours professionnel, le projet, en utilisant les techniques de la radio en parallèle. Cela permet de retrouver confiance en soi, d’avoir une place sociale valorisante ».

On assiste à une métamorphose

Le président de l’association s’émeut des mutations opérées sur les personnes en insertion. « En quelques mois, on assiste à une métamorphose, un changement dans l’attitude. Il y a une véritable libération de la parole. On sent qu’il se passe quelque chose et on est ravis. Après, on travaille avec une association spécialisée dans l’insertion, Inserfac, et qui met à disposition un conseiller d’insertion professionnelle qui vient tous les lundis » confie-t-il.

Une équipe de 15 personnes

Pas moins de 15 personnes ont rejoint le projet. Benoît Bouscarel indique : « Il y a 8 salariés en insertion et 7 salariés permanents de l’Onde porteuse. Ces derniers ne s’occupent pas seulement du Chantier puisqu’on a aussi en charge un organisme de formation. On a aussi des professionnels de la radio. On vient de recruter une journaliste qui va s’occuper d’éducation aux médias ». La grille des programmes a été travaillée et parmi les contenus originaux, certains reconnaîtront la voix de Christophe Crénel, ancien journaliste de M6 et de Radio France, désormais aux manettes de l’émission musicale « Magic Bolide ». Benoît Bouscarel souligne : « Notre objectif est de mélanger les publics et de travailler de manière très simple entre les professionnels de la radio et les salariés en insertion. Au bout d’un moment, on ne fait plus de différence. Cela tire tout le monde vers le haut. Christrophe Crénel et moi apprenons au contact de nos salariés en insertion, et ça fonctionne aussi dans l’autre sens ».
 

L'importance de la culture

L’information aura aussi une place de choix mais ne sera pas seulement locale : « L’idée est de ne pas se braquer sur le local. On aura des infos locales car on est une radio associative de proximité. On le revendique mais dans nos sujets on ne s’interdit pas de nous intéresser à ce qui se passe aux Etats-Unis par exemple ou partout ailleurs dans le monde. On aura beaucoup de sujets qui ne nous brimeront pas au niveau des angles. On va aussi beaucoup s’intéresser à l’environnement, au social et à la culture. On va parler de musique, avec des artistes en émergence. On a un programmateur musical. On veut vraiment mettre en avant la culture ».
 

Différentes sources de financement

Le président du Chantier explique le modèle économique de la radio : « On a des partenaires comme l’Etat à travers la DIRECCTE (NDLR. Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi), qui paie les salaires des salariés en insertion. Mieux vaut payer un salaire que des indemnités chômage. Le Département du Puy-de-Dôme nous aide aussi. On est partenaires de Pôle Emploi. On a le soutien de fondations, comme Caritas. On propose aussi des prestations qui nous assurent 40 à 50 000 euros. On est par ailleurs un organisme de formation, ce qui nous permet de gagner un peu d’argent. On reçoit aussi une subvention du Fonds de soutien à l’expression radiophonique ». La fréquence a été octroyée par le CSA il y a 2 ans. Avec ce lancement récent, la radio espère devenir pérenne mais surtout mettre en orbite des salariés fiers de leur passage au Chantier.

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