Ce n’est encore qu’un projet, mais le Conseil départemental du Puy-de-Dôme y croit. Il veut faire du circuit de Charade un circuit 100% électrique tourné vers les technologies de demain. Une première mondiale !
Le circuit de Charade semble prêt pour un lifting vert. Le Conseil départemental du Puy-de-Dôme, propriétaire et gestionnaire du site, veut s’engager sur une nouvelle voie. Il vient de rendre public le rapport d’un cabinet d’experts pour transformer le circuit et en faire « une vitrine internationale du développement durable et de l’éco-mobilité ». Rien que ça. Pour être plus clair, le département veut, dans un premier temps, faire de Charade un circuit 100% électrique en le rendant autonome grâce aux énergies renouvelables. Ce serait le premier du genre. Dans un deuxième temps, il veut investir dans les technologies innovantes pour développer une mobilité plus écologique.
Un projet bien engagé
Pour s’assurer d’être innovant en la matière, il ne faudra pas traîner. « Si on ne va pas vite, on risque de se faire doubler, comme dans une course », concède Olivier Chambon, vice-président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme, chargé des routes et de la mobilité.La transformation commencera dès l’année prochaine avec l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures des bâtiments, l’équipement de la voie des stands avec des bornes de recharge pour véhicules électriques et la réfection des paddocks pour améliorer l’accueil et l’accès au circuit. Un investissement de 600 000 euros déjà acté par les pouvoirs publics pour cette première phase de travaux.
Développer les véhicules de demain
Mais pour aller plus loin, des partenaires privés seront indispensables. En 2020, le circuit pourrait faire peau neuve avec une réfection complète de la piste en y intégrant de nouvelles technologies pour permettre aux véhicules électriques de se recharger en roulant, voire d’être directement propulsés grâce à un rail d'alimentation – à la manière d’un tram ou d’un métro. Cette fois, le projet se chiffre en millions d’euros. Comptez 5 millions pour cette piste à haute-technologie. Et encore 5 autres millions pour développer une station à hydrogène, un autre mode de propulsion innovant sur lequel le circuit veut investir. « Il y aura aussi de la rénovation de bâtiments et la construction d’autres infrastructures pour des laboratoires, une pépinière de start-ups, ou encore une salle pour accueillir des séminaires » prévoit Romain Sellier, directeur du circuit de Charade.« On a des entreprises comme Bombardier, Michelin ou encore l’entreprise Colas qui sont intéressées par ce projet », révèle Olivier Chambon.
Le nouveau circuit permettrait aux équipementiers et aux constructeurs de faire leurs essais sur cette piste unique au monde. Et pourquoi pas en être la vitrine avec l’organisation d’une course comme les 24h électriques de Charade.
Mais il faudra d’abord valider le modèle économique avant de finaliser avec ces possibles partenaires. « Ça devrait se faire dans les semaines qui viennent, voire en janvier 2019 » admet, confiant, Romain Sellier.
Conserver les activités d'aujourd'hui
Le tournant semble donc bien engagé. Mais pas question d’abandonner les activités existantes comme l’école de pilotage ou les essais de véhicules thermiques.« On a des partenaires aujourd’hui qui ont encore besoin de nous et on va continuer à travailler avec eux » rassure le directeur du circuit de Charade. Se tourner vers l’avenir, oui, mais sans renier son passé.