A Clermont-Ferrand, « La Cravate Solidaire » met à disposition des demandeurs d’emploi des vêtements. L’association prépare ainsi les bénéficiaires à l’épreuve tant redoutée de l’entretien d’embauche.
"L’habit ne fait pas le moine, mais il y contribue". Voici le slogan de « La Cravate Solidaire ». L’association compte 12 antennes sur le territoire français et une à Clermont-Ferrand depuis 2017. Ses locaux sont situés rue de Gomel. « La Cravate Solidaire » offre une tenue professionnelle adaptée aux personnes qu’elle accueille et aide à la préparation des entretiens d’embauche. Bettie Vidal, directrice de la structure, explique : « Nous sommes une association qui accueille des personnes en recherche active d’emploi, pour se préparer à l’exercice assez périlleux de l’entretien d’embauche. Nous recevons des gens qui postulent et nous sommes là pour les accompagner notamment pour leurs entretiens ».
Plusieurs étapes
Le parcours du bénéficiaire se fait en plusieurs étapes. « On propose des ateliers individuels qui durent environ 3 heures. On commence bien sûr par accueillir les candidats pour les déstresser : souvent, ils arrivent et ne savent pas trop à quelle sauce ils vont être mangés. Ensuite, ils partent avec l’une de nos bénévoles, conseillères en image. L’objectif est de trouver une tenue adaptée à leur personnalité, à leurs goûts et au poste qu’ils visent. On essaie de leur parler des codes de l’entreprise, des codes non-verbaux du recrutement et de l’importance de la première impression. Notre objectif est surtout de parler de confiance et d’estime de soi. Une fois que la tenue est trouvée, ils la gardent sur eux pour s’imprégner de l’effet que ça produit. Ils passent devant des bénévoles RH, qui travaillent dans le recrutement, et pendant 1 heure à 1 heure et demie, on brosse la carrière du candidat, ses compétences, son CV, sa lettre de motivation, sa présentation, comment se mettre en avant devant un recruteur et la communication non-verbale » raconte Bettie Vidal.
L'importance de la première impression
Elle poursuit : « Aujourd’hui la première impression est vraiment très importante, que ce soit, pour un recruteur ou pour nous. On a tous une première bonne impression. Le fait d’avoir pris soin de soi montre au recruteur qu’on a fait attention pour le rencontrer et cela a aussi un réel effet bénéfique pour nous, parce que cela booste l’estime et la confiance en soi, et cela améliore l’image qu’on a de soi. On a vraiment envie de transmettre cela aux bénéficiaires ». A Clermont-Ferrand, on compte une équipe d’une cinquantaine de bénévoles, ainsi que 2 salariés. Les bénévoles RH sont issus du monde professionnel et du secteur du recrutement ou du management. Bettie Vidal souligne : « On veut vraiment que les conseils soient donnés par des professionnels. Nos bénévoles conseillères en image ont une appétence pour le vêtement et le contact humain ».
1 000 personnes accompagnées
L’association a ouvert ses portes à Clermont-Ferrand en septembre 2017. En bientôt 4 ans d’existence, près de 1 000 bénéficiaires ont été accompagnés. « Souvent, les bénéficiaires nous disent qu’ils ont été reboostés, que cela leur a redonné envie de se lancer à fond dans leur recherche d’emploi car parfois c’est difficile, surtout en ce moment, de rester motivé. On a 40% d’hommes et 60% de femmes. On reçoit aussi bien des jeunes qui commencent leur carrière que des personnes qui la terminent. On reçoit des personnes très diplômées ou d’autres qui n’ont pas de diplômes. Pour nos bénévoles, il faut réellement se réinventer à chaque candidat et s’adapter à chaque profil » précise la directrice.
On est toujours à flux tendu
« La Cravate Solidaire » a sans cesse besoin de vêtements pour venir en aide aux candidats. Bettie Vidal affirme : « On est toujours à flux tendu donc on recherche toujours des vêtements. Ce sont des dons, on ne les récupère pas après. Ce sont surtout des dons de particuliers qui nous amènent des vêtements qui dorment dans leurs placards. On organise aussi des collectes en entreprise pour récupérer une grosse masse de vêtements auprès des salariés. Enfin, chose plus rare, on reçoit des dons de magasins qui nous donnent des invendus ou des fins de série ». Elle ajoute : « Avec la crise du COVID, on a besoin de tout. On prend aussi bien des vêtements que des chaussures, des bijoux fantaisie, des sacs. Là, cela devient un petit peu compliqué, car on n’a pas pu faire de collecte. De plus, avec les confinements, les particuliers n’ont pas pu venir jusqu’à nous. On manque de tout ».
Notre objectif est de les remotiver
La crise du COVID a aussi modifié l’état d’esprit des candidats : « Les bénéficiaires sont peut-être un peu plus stressés quant à leur avenir. Ils ont l’impression qu’ils ne trouveront pas avant un long moment. Notre objectif est de les remotiver ». L’association peut accueillir des candidats venus de l’ensemble du territoire auvergnat, parfois en visioconférence. Mais le showroom ne peut pas être délocalisé. Les bénéficiaires viennent jusqu’à « La Cravate Solidaire » par différents biais. Bettie Vidal affirme : « Nous avons des partenaires dans le bassin clermontois, comme Pôle Emploi, les missions locales, le PLIE et des acteurs qui nous orientent des candidats qu’ils suivent. Il y a des plus en plus de bénéficiaires qui entendent parler de nous dans les médias ou par bouche à oreille. Les ateliers sont gratuits pour les candidats ». Elle conclut : « On a des subventions publiques. On fonctionne aussi sous forme de prestations. Par exemple, si Pôle Emploi nous oriente un candidat, on va lui demander de nous subventionner une petite partie ce que ça nous coûte réellement. On a aussi des structures privées qui nous aident ». Si vous souhaitez devenir bénévole ou faire un don à l’association, vous pouvez téléphoner au 06 32 12 50 48 ou écrire à : clermont-ferrand@lacravatesolidaire.org.