Clermont-Ferrand est au cœur d’une comédie romantique depuis mardi 28 janvier. Des caméras ont investi les rues de la capitale auvergnate pour la réalisation d’un film d’Alain Guiraudie : « Viens je t’emmène ». Une scène se déroulait place de jaude vendredi 31 janvier.
Silence on tourne ! La place de Jaude de Clermont-Ferrand transformée en plateau de cinéma, vendredi 31 janvier : moteur ! Nous sommes à la veille de Noël. Un attentat terroriste a plongé la ville dans un état de panique. Un mausolée a été érigé au pied de la statue de Vercingétorix.
Clermont-Ferrand, au coeur du cinéma
C’est à ce moment précis que le tournage se poursuit au coeur de la ville. Dès 8 h 30, équipes, acteurs et figurants sont sur le pied de guerre, et la place de Jaude est investie. « Moi, je suis une victime collatérale, je viens me recueillir devant le mausolée. On ne sait pas ce qu’il s’est passé, on sait juste qu’il y a eu sept morts. C’est bien parce qu’il y a eu plein de films à Clermont-Ferrand ces derniers temps. C’est très agréable et il faut que ça continue », explique Nathalie Boyer, comédienne dans le film « Viens, je t’emmène » d’Alain Guiraudie.Une centaine de figurants place de Jaude
Pas le temps de trop s’attarder, la journée va être longue pour l’équipe de tournage et les comédiens.Dans ce contexte tragique, Médéric, interprété par Jean-Charles Clichet, tombe follement amoureux d’Isadora, interprété par Noémie Lvovsky, une prostituée plus âgée. Une union fragilisée par le contexte dans une ville tombée dans la paranoïa. Des équipes de tournage de BFM et de LCI ont même été engagées. Une centaine de figurants a été embauchée.
"Je voulais que ce soit l’hiver très rigoureux, mais bon là, on n’est pas trop gâtés"
« J’ai choisi Clermont, c’est le centre de la France, c’est la capitale arverne. Historiquement, c’était important. C’est la grande petite ville. Je ne voulais pas faire ça dans une grande ville ou dans un endroit qui aurait pu paraître incongru. J’aime beaucoup la ville de Clermont. Le côté ville noire et en pierres de Volvic. Les villes moyennes où il y a des grandes places comme la place de Jaude, il n’y en a pas tant que ça. En plus, il y a toujours une référence à la montagne, il y a des trouées vers le puy de dôme. Je voulais que ce soit l’hiver très rigoureux, mais bon là, on n’est pas trop gâtés. La ville, ça devient même un personnage du film », raconte le réalisateur Alain Guiraudie.Le tournage a commencé mardi 28 janvier et devrait se terminer le 21 février. « Alain a voulu faire un film sur la manière dont on délire des ennemis. Notre rapport problématique sur un ennemi fantasmé, en l’occurrence l’Islam », explique un des membres de la production. Petit rappel, Alain Guiraudie avait eu le prix de la mise en scène au festival de Cannes en 2013 pour "L’Inconnu du lac".
Habitué des tournages dans le sud, le réalisateur a décidé de monter un peu plus au nord et de faire de Clermont-Ferrand la star de son long-métrage pendant un mois.
L'équipe de tournage
Réalisateur : Alain Guiraudie, originaire de l'Aveyron. Il réalise en 1990 un premier court-métrage, "Les Héros sont immortels", suivi de "Tout droit jusqu'au matin" et "La Force des choses". Une des caractéristiques de son univers c'est sa volonté de représenter la classe ouvrière, ("Ce vieux rêve qui bouge"). Il passe ensuite au long : "Pas de repos pour les braves en 2003", puis "Voici venu le temps" en 2005. Après "Le Roi de l'évasion", il fait sensation à Cannes avec "L'Inconnu du Lac". Il présente son nouveau film "Rester Vertical" en Sélection officielle.Casting : Noémie Lvovsky, Jean-Charles Clichet, Iliès Kadri, Dora Tillier, et Renaud Rutten
Co-scénariste : Laurent Lunetta
Producteur : Charles Gillibert