La situation sanitaire se dégrade dans la métropole de Clermont-Ferrand. Les patients COVID 19 sont de plus en plus nombreux à pousser la porte des cabinets de généralistes et à appeler SOS Médecins, qui constatent un regain inhabituel d’activité depuis le rebond de l’épidémie.
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A Clermont-Ferrand, les données épidémiologiques du COVID 19 montrent une dégradation de la situation sanitaire, sur tout le territoire de la métropole. Alors que le CHU de Clermont-Ferrand a déclenché le plan blanc le 14 octobre, les médecins de ville, eux aussi, font face à ce rebond de l’épidémie. « On constate un regain inhabituel d’activité pour un mois de septembre. Normalement, l’activité infectieuse ne commence que mi-octobre, et pourtant nous traitons ce genre de cas depuis la rentrée. On a plusieurs cas de COVID qui font appel à nous chaque semaine », explique Laurent Dissard, président de l’association SOS Médecins de Clermont-Ferrand. En 4 jours, ce généraliste a traité 4 cas de COVID lors de ses rendez-vous et visites à domicile. Pour accueillir au mieux cette patientèle ainsi que les patients atteints d’autres affections, SOS Médecins a mis en place des mesures strictes : division du nombre de consultations par 3, pas plus d’un patient en salle d’attente et un nouveau cabinet pour pouvoir maintenir les distances. Dans la métropole, le taux d'incidence s'élève à 264,8 le 12 octobre.
Un regain d'activité lié au COVID
« Aujourd’hui, chaque médecin ou presque a tous les jours des cas de COVID en plus de son activité habituelle. Les patients retournent dans les cabinets, qui avaient été un peu désertés pendant le confinement, et c’est une bonne chose car ça évite une surmortalité liée à la non prise en charge d’autres pathologies. Cependant, ça crée une surcharge de travail », constate lui aussi Henri Arnaud, président de l’Ordre des Médecins du Puy-de-Dôme. Comme SOS Médecins, tous les cabinets ont adapté leur fonctionnement à ce rebond de l’épidémie : des plages horaires spécifiques ont été consacrées aux patients COVID, une limitation du délai d’attente a été mise en place et des désinfections poussées sont pratiquées entre chaque patient. Malgré ces précautions, Henri Arnaud craint l’arrivée des autres virus respiratoires :
« La période des pathologies saisonnières comme la grippe et les rhinopharyngites arrive. On risque d’avoir des difficultés de diagnostic, on ne sait pas s’il faudra demander des tests pour chaque patient, les signaler à la Sécurité Sociale pour le traçage, cela risque d’être compliqué. » Les médecins constatent également une dégradation de l’état mental de leurs patients depuis le début de la « seconde vague » :
« Les gens sont très inquiets, c’est une situation anxiogène, surtout pour les plus fragiles psychologiquement qui ont des angoisses au moindre symptôme », regrette Laurent Dissard.
Eviter que les patients ne renoncent aux soins
Du côté de SOS Médecins, pour être plus efficace dans la lutte contre l’épidémie, on souhaiterait pouvoir faire plus de visite à domicile :
« Pour l’instant, on est à 30% de visites à domicile et 70% de rendez-vous en cabinet. Les visites à domicile permettent de protéger les patients les plus fragiles et de ne pas faire se rencontrer les patients », affirme Laurent Dissard. Comme dans les hôpitaux, les moyens humains pourraient manquer si l’augmentation des cas venait à se pérenniser :
« Si on arrive à un plateau rapidement, d’ici une quinzaine de jours comme le prévoient certaines études, ça devrait aller, mais si ça continue d’augmenter alors ça va poser problème, surtout qu’il y a des secteurs comme l’hypercentre de Clermont-Ferrand qui ne sont pas très riches en médecins », craint Henri Arnaud. L’objectif est d’éviter de devoir reporter ou annuler des consultations pour les patients non-COVID. Pour l’Ordre des Médecins, un retour de la prise en charge à 100% de la téléconsultation permettrait de désengorger les cabinets et d’éviter que des patients ne renoncent aux soins. Le rôle de la médecine de ville est très important en cette période de crise : selon SOS Médecins, moins d’un patient COVID sur 10 suivi régulièrement par son généraliste fait ensuite l’objet d’une hospitalisation.