Clermont-Ferrand : huit mois de prison pour avoir insulté et frappé des gardiens de la paix

C’est une sale habitude : lorsqu’il boit trop, un Clermontois, convoqué mardi 29 janvier devant le tribunal de Clermont-Ferrand, s’en prend aux forces de l’ordre. Mais cette fois-ci, c’était celle de trop et il a été condamné à huit mois d’emprisonnement.
 

A la lecture des faits qui lui sont reprochés, le prévenu, un jeune Clermontois âgé de 26 ans convoqué ce mardi 29 janvier devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand est atterré.
« Cette nuit-là, vers 5h, alors que vous sortiez d’un établissement de nuit, vous vous êtes approché d’une voiture de police et vous avez adressé aux deux agents un doigt d’honneur en les traitant de sales flics de m… et en leur expliquant que sans leurs uniformes ils ne servaient à rien, raconte la présidente. Puis, un moment après, alors qu’ils intervenaient sur une rixe vous êtes revenu à la charge, les poings en avant. »
S’en est suivie une altercation où l'un des deux gardiens de la paix a reçu un coup de poing alors que sa coéquipière se faisait copieusement arrosée d’insultes notamment à caractère racial. «Tu n’es qu’une arabe des quartiers, tu n’es même pas née ici ».
Des insultes que le prévenu admet, même s’il ne s’en souvient pas, ce qui l’afflige d’autant plus. « C’est honteux d’entendre ça… d’avoir pu dire des choses pareilles… J’étais ivre,  lance-t-il. C’est totalement incohérent de dire ça ! Surtout que moi non plus je ne suis pas né en France ! ». 

Déjà six condamnations

« Ce qui est embêtant, enchaîne la présidente, c’est que ce n’est pas la première fois ! Vous avez déjà été condamné six fois, et à chaque fois pour le même genre de délit ! »
« Je sais… répond Edouard M. Pour moi, c’est comme des crises… C’est pour ça que je fais une thérapie, pour essayer de comprendre pourquoi j’ai ces réactions quand je bois. »
Suite à ses dernières condamnations, le prévenu s’est en effet inscrit dans un parcours de soin, au-delà de ce lui avait imposé la justice.
« Alors que faut-il faire pour qu’on ne vous voit plus ? Pour que vous compreniez ? Vous envoyer en prison ? » lui demande la présidente.
« Me laisser continuer ma thérapie et mes études, lui répond Edouard M. Regardez, je fais des progrès, aujourd’hui c’est plus espacé ».

Respect des forces de l'ordre


Une requête que le Ministère public a refusé d’entendre, replaçant les faits dans le contexte actuel, « où le travail des forces de l’ordre est de plus en plus compliqué car leur fonction est de moins en moins respectée ». Des faits pour lesquels il a requis une peine de un an d’emprisonnement avec mandat de dépôt, ce qui signifie une incarcération immédiate, estimant que, cette fois-ci, une sanction dissuasive s’avérait nécessaire.

Né dans une favela en Colombie


« Je tombe des nues ! a alors plaidé maître Anne Paccard, l’avocate de la défense. Il se soigne, il réfléchit, il vient de reprendre ses études... et vous voulez l’envoyer en prison sans lui permettre de passer devant le juge d’application des peines pour un aménagement ? Ce garçon a vécu jusqu’à l’âge de 7 ans dans une favela en Colombie, après avoir été abandonné par sa mère. Est-ce vraiment une peine utile de l’envoyer en prison? »

Finalement, Edouard M. a pu repartir libre du tribunal. Mais avec une peine d’emprisonnement de huit mois et un dernier avertissement : la prochaine fois, ce sera la prison.
 
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