Saisi par la CGT, le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a retoqué l'arrêté préfectoral autorisant l'ouverture des commerces le dimanche pendant la période des soldes. Une décision qui n'a pas tardé à faire réagir ce dimanche 24 janvier à Clermont-Ferrand.
Pour un dimanche matin, il y avait du monde dans les rues du centre de Clermont-Ferrand. Parmi eux, des consommateurs à la recherche de bonnes affaires en ce premier dimanche de soldes, qui se sont retrouvés face à des portes closes. « C'est une mesure que je ne comprends absolument pas parce que du coup, ça réunit tout le monde le samedi. Moi, par exemple, je finis de travailler à 17h00 le soir et je ne peux pas aller faire les courses, donc ça signifie que j'ai un seul jour pour les faire, c'est le samedi. Tout le monde se réunit le samedi, donc pour moi, c'est une mesure qui n'a pas de sens. » nous confie une Clermontoise qui a trouvé la porte close du magasin où elle venait profiter des promotions.
Raison sanitaire, c'est pourtant l'argument prôné par la CGT et le tribunal administratif qui a retoqué l'arrêté préfectoral. Mais la décision du tribunal administratif de Clermont-Ferrand n'étonne pas que les clients. C'est aussi la surprise qui a prévalu chez les commerçants, prévenus en urgence samedi après-midi, entre deux ventes. Et la même incompréhension : « Il y avait de la demande et nous sommes fermés. Surtout que le calendrier était assez serré : on était prévenu lundi que certains grands magasins ouvraient le dimanche. Ensuite, mercredi l'arrêté préfectoral nous donnait l'autorisation d'ouvrir les quatre dimanches. On a mobilisé les commerçants, envoyé l'information. 15% de nos commerçants dans le cœur de ville comptaient ouvrir. » explique Mickaël Chaillaud, co-président association Coeur de Ville Clermont-Ferrand.
Claude Barbin, président de la Chambre de Commerce et d'industrie du Puy-de-Dôme, sans commenter cette décision de justice, estime que la solidarité devrait primé pendant cette période de crise. « Il y a eu une volonté de dialogue de la part du préfet : 33 villes du Puy-de-Dôme ont été d'accord pour une ouverture le dimanche, les syndicats ont été consultés, trois sur quatre ont été volontaires, on nous a interrogé en tant que chambre des commerces et chacun était d'accord pour avoir cette synergie à ce moment bien particulier des soldes pour faire en sorte que les trésoreries des commerces puissent fonctionner. » Une synergie qui a bien du mal à se mettre en place, avec des restrictions sanitaires qui pourraient encore évoluer dans les prochains jours et sans doute pas au profit des commerçants.