Clermont-Ferrand : pas d’expulsion pour la chenille place de Jaude

Dans la soirée du mardi 27 novembre, le manège installé illégalement sur la place de Jaude à Clermont-Ferrand n'avait pas été démonté. Le recours de la mairie devant le tribunal administratif n’a, en effet, pas abouti : ce dernier s’est déclaré incompétent dans ce conflit.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C’est une petite victoire pour la famille Guillemin. Ces forains qui ont installé leur manège sur la place de Jaude au centre-ville de Clermont-Ferrand ont obtenu un sursis de facto. Depuis une semaine, ils sont engagés dans un bras de fer avec la mairie qui n’a pas autorisé cette installation. Mais la municipalité, qui avait saisi le tribunal administratif pour demander l’expulsion des Guillemin et de leur manège, vient d’essuyer un échec. Vendredi 23 novembre, le tribunal s’est déclaré incompétent en la matière !
«  C’est une bourde procédurale de la mairie », se délecte maître Gilles-Jean Portejoie, avocat des forains. Seul le tribunal de grande instance peut se prononcer sur une expulsion. Et c’est la chenille qui en profite : depuis son montage dans la nuit de mercredi 21 novembre à jeudi 22 novembre, elle trône fièrement aux pieds de la grande roue. «  L’expulsion n’a pas été ordonnée donc on continue », souligne maître Gilles-Jean Portejoie.
 

C’est la chenille qui redémarre…

En effet, place de Jaude, le manège tourne depuis le lendemain de la (non) décision de justice. La mairie a pourtant tenté d’empêcher la chenille de s’élancer sur ses rails. Aucun raccordement électrique n’a été concédé. Et pourtant, elle tourne. « J’ai mis un groupe électrogène » explique Antoine Guillemin. Le bruit de moteur ne laisse aucun doute sur ce plan B. Le forain espère toutefois trouver une issue à ce conflit. « Je veux qu’on trouve un accord pour pouvoir travailler dans les règles. Il faut qu’on arrête tout ça ». D’autant plus qu’il est persuadé que son manège est attendu pour les fêtes. « C’est le seul manège avec la grande roue où les parents peuvent monter avec leurs enfants. Il y en a besoin », souligne-t-il avant de brandir une pétition. Sur la feuille, une dizaine de signatures récoltées selon lui en quelques heures auprès des clients.
  

Le folklore de Noël

Les commerçants autour semblent lui donner raison. « C’est pour les enfants, c’est l’esprit de Noël », sourit Dominique Michel, derrière le comptoir du Garden Ice, une brasserie en face du manège. « C’est pas la première année qu’il vient et ça s’est toujours très bien passé. L’an dernier les gamins s’amusaient comme des fous, ils criaient, ils riaient. Y avait la queue dehors » raconte-t-il. « Cela ramène du monde » renchérit Jérémie Benoît, employé polyvalent dans une enseigne de restauration rapide voisine. « Les parents emmènent les enfants, et eux viennent boire un café chez nous » ajoute le jeune homme. Bref, une situation satisfaisante pour tous. Enfin presque.

Un conflit de voisinage ?

Le gérant d’un kiosque situé juste à côté du manège est plus mesuré. Il affirme que son chiffre d’affaire est divisé par deux à chaque fois que la chenille s’installe devant son commerce. A cause du bruit, les clients ne s’arrêtent pas. Ou certains petits revenus doivent choisir entre une crêpe et un tour de manège, et le dilemme tourne à son désavantage selon le commerçant. « Moi je suis là toute l’année alors ils préfèrent aller sur la chenille parce que ce n’est que pour les fêtes. Mais moi j’ai toujours des charges à payer » explique-t-il. Antoine Guillemin le soupçonne d’être à l’origine de la cabale de la mairie contre sa chenille en raison d’un différend privé avec l’homme. Mais le commerçant s’en défend. « Je n’ai aucun différend personnel avec lui. J’ai juste demandé à la ville de le déplacer entre la grande roue et la statue de Vercingétorix pour ne pas gêner mon commerce. Je n’ai pas demandé à le faire quitter la place » se justifie-t-il.

Pour l’heure, c’est le statu quo. La chenille est toujours là illégalement, et aucune nouvelle procédure pour une demande d’expulsion n’est engagée à la connaissance des forains. Mardi 27 novembre, aucun élu de la mairie de Clermont-Ferrand n’était disponible pour répondre à nos questions.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information