Géant endormi de l'athlétisme, la Chine entend profiter des Mondiaux organisés sur son sol, à Pékin du 22 au 30 août, pour s'éveiller au monde, grâce en particulier à l'apport de techniciens étrangers. L'ex-entraîneur de Renaud Lavillenie est l'une de ces recrues.
Depuis plusieurs années, la Chine fait appel à des talents étrangers pour encadrer ses espoirs et accélérer leur croissance. C'est le cas pour la longueur et le triple saut, avec le recrutement de l'Américain Randy Huntington, ancien entraîneur de Mike Powell, recordman du monde du saut en longueur (8,95 m). C'est aussi le cas pour la perche avec le Français Damien Inocencio, l'ancien entraîneur de Renaud Lavillenie a vu son poulain sacré champion olympique à Londres en 2012. Depuis janvier dernier, le Clermontois a pris les rênes de l’équipe masculine chinoise.
Il faut leur transmettre une passion, car les athlètes chinois n'ont pas cette culture de l'athlétisme que nous pouvons avoir en Europe ou aux États-Unis. (Damien Inocencio)
"En 2011, les Chinois étaient venus nous voir à Clermont. Ils ne comprenaient pas pourquoi un gars d'1,76 m comme Renaud pouvait franchir 6 mètres alors que leurs perchistes d'1,90 m en étaient loin", se rappelle le technicien, devenu entraîneur en chef de l'équipe de perche de Chine en 2014. "Mon boulot est donc de donner à la Chine des clés pour que dans dix ans ils soient très bons. Il y a une vraie volonté d'avoir des résultats sur les JO. Les championnats du monde de Pékin arrivent un peu tôt", note-t-il.
La mission que Damien Inocencio doit remplir à Pékin est triple : préparer les Jeux de Rio, placer un Chinois sur un podium international et enseigner la philosophie de la perche française.